ART | EXPO

Sculptures

21 Fév - 30 Juin 2016
Vernissage le 21 Fév 2016

La galerie Thaddaeus Ropac présente les sculptures récentes de Tony Cragg. Acier, bronze, bois, ses spirales stratifiées créent en contorsions des paysages biomorphiques étirés qui s'élancent vers le monde.

Tony Cragg
Sculptures

L’exposition de la galerie Thaddaeus Ropac réunit 25 nouvelles œuvres de Tony Cragg, figure de la sculpture contemporaine. Venu à la sculpture par l’entremise de la performance et du land-art anglais, la pratique de Tony Cragg se distingue  par une formidable richesse et créativité plastique. L’artiste se définit comme «matérialiste», dans la mesure où le cœur de sa démarche réside dans l’exploration des matériaux. Entre ses mains, les objets récupérés et les déchets industriels, empilés, entassés, amoncelés, se prêtent à des interprétations inattendues. Dans ses œuvres récentes, il privilégie l’acier, le bronze et le bois pour créer des accumulations de strates presque géologiques.

Depuis quelques années, têtes et visages constituent des leitmotive de l’œuvre de Tony Cragg, et ses sculptures sont rythmées par un puissant mouvement de spirale. Les strates et les contorsions de la matière donnent naissance à des paysages corporels faits de pleins et de vides comme dans un jeu de positif-négatif. Tony Cragg conçoit ses sculptures à partir de «sédiments artistiques qui semblent provenir de strates temporelles de différentes ères» (Eva Maria Stadler, Tony Cragg-F.X. Messerschmidt, 2008.) L’étirement horizontal de ses formes biomorphiques rappelle les procédés employés par les futuristes italiens Umberto Boccioni et Giacomo Balla pour recréer l’impression de vitesse, tandis que l’élan vertical de ses sculptures érigées en colonnes n’est pas sans évoquer Constantin Brancusi, qui tendait lui aussi vers une simplification des formes naturelles au moyen d’un vocabulaire abstrait.

Que ce soit dans ses micro ou macrostructures, la nature constitue le thème dominant de l’oeuvre de Tony Cragg au cours des dix dernières années, à l’instar des sculptures monumentales Must Be, 2012, Mean Average, 2014 et Contradiction, 2014, présentées lors de l’exposition. Pour sa série intitulée Early Forms et commencée à la fin des années 1980, Tony Cragg a réalisé un ensemble de sculptures uniques inspirées de récipients de toute sortes, de la gourde antique au tube à essai, en passant par le pot de confiture, déformés et étirés en formes nouvelles ces récipients, de la catégories des premiers artefacts créés par l’homme.

Au cours des années 1990, Tony Cragg fait évoluer ses Early Forms de manière de plus en plus complexe. Dans ses sculptures les plus récentes, l’artiste prolonge le concept initial de sa série, tout en poussant l’élasticité et le mouvement de ses compositions à un point tel qu’il devient difficile de croire qu’elles soient faites en bronze. La sculpture monumentale Stroke (2014), gigantesque coup de pinceau figé, semble exemplaire de cette recherche de dynamisme menée par l’artiste. Ses dernières sculptures se caractérisent également par une nouvelle manière de délimiter et de modeler la forme, à l’œuvre dans Hardliner (2013), Parts of Life (2014), et Parts of Life II (2015), dont les surfaces extérieures semblent avoir été découpées presque sans effort.

Les œuvres de Tony Cragg «ne sont pas des objets fermés, ils ne sont pas des ébauches totalement imperméables de réalités. Au contraire, leur façonnement particulier, leurs rongements perforants ou leurs lignes aventurées, tout cela les convertit en structures ouvertes, en béantes incitations à une hypothétique universalité.» (Demsothenes Davvetas, 2016). Tony Cragg se distingue par une quête incessante de formes inédites, mêlant les composants biomorphiques aux références technoïdes.

Cette exposition se déroule en parallèle d’une exposition monographique de l’artiste au musée de l’Hermitage de Saint-Pétersbourg et d’une rétrospective du Von-der-Heydt-Museum, de la ville allemande de Wuppertal.

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