ART | EXPO

Sculpture. XXe siècle

11 Oct - 05 Jan 2014
Vernissage le 18 Oct 2013

Pour l’ouverture de son nouveau bâtiment au sein de la Cité des arts de Besançon et pour célébrer également son 30ème anniversaire, le Frac déploie ses collections en région. Le Musée des Beaux-Arts de Lons-le-Saunier présente ainsi les œuvres en volume de 5 artistes d’origines diverses qui ont été acquises par le Frac entre 1988 et 2000.

Stephan Balkenhol, Marie Bourget, Tom Claassen, Helen Frik, Didier Marcel, Markus Raetz
Sculpture. XXe siècle

Cette exposition présente des sculptures hybrides, ne relevant plus des catégories traditionnelles. Elles sont les héritières d’une émancipation dont les pionniers furent sans conteste Duchamp, l’inventeur du «ready-made» (appropriation d’objets du quotidien), et Brancusi qui affirmait «le socle doit faire partie de la sculpture sinon, je m’en passe». Elles sont représentatives de l’extraordinaire transformation qui s’est opérée dans le champ de la sculpture depuis le début du XXe siècle et de l’infinie diversité des démarches actuelles.

Stephan Balkenhol réalise des objets sériels, entretenant un rapport fort avec la matière, tout en interrogeant l’histoire de la sculpture et jouant sur le décalage des échelles: les «gros plans» avec la Grande tête, sculpture monumentale placée à Londres au bord de la Tamise, les personnages traités en pieds et présentés en groupe ou isolés. Ainsi, pour Balkenhol, les différences d’échelle sont le propre de l’artefact de la sculpture, tout comme il privilégie une conception figurative.

Abstraction et représentation. L’art de Marie Bourget est toujours à mi-chemin entre ces deux pôles. Ses «objets» représentent toujours quelque chose (une vallée, un lac, un balcon, etc…) mais simplifiés à l’extrême, ils deviennent des archétypes, des images emblématiques. Cela ne représente pas telle vallée, tel lac, tel balcon, mais toutes les vallées, tous les balcons.

L’œuvre d’Helen Frik aborde depuis de nombreuses années la question de la condition humaine. Les trois pièces de la collection du Frac Franche-Comté appartiennent à une série intitulée The Hard Workers (Les Laborieux). Jouant avec les matériaux classiques de la sculpture —le bronze, le bois brut— auxquels elle associe des matériaux du quotidien comme la laine et le contreplaqué, Helen Frik s’accapare et détourne codes et références artistiques au profit d’une description à la fois cruelle et distanciée de l’homme au travail.

Sans titre de Didier Marcel est la maquette d’un ancien garage. Cette pièce de 1992 est la première de la série des «démolitions». Inversant le principe normal d’une maquette, l’œuvre est la modélisation d’un bâtiment en cours de démolition. Figurant une ruine, la maquette ne peut évidemment pas être comprise comme un projet; sa temporalité n’est pas celle de la projection dans l’avenir, mais du rappel, de la commémoration. En réemployant des déchets extraits de la poubelle de son atelier pour figurer les gravats de la maquette, Didier Marcel joue sur le caractère transitoire et recyclable de ce genre de constructions.

Observateur attentif des signaux visuels ambigus créés par l’interférence entre perception et compréhension de l’espace, Markus Raetz construit des espaces de distorsion du visuel, interfaces troublés et troublant où surface et volume sont en latence. Ainsi de cette intervention dans la ville de Genève, où au sommet d’un poteau, le mot OUI apparaît en lettres dorées sur le ciel, pour devenir NON si on l’observe depuis un autre endroit. Facétie du langage mais aussi réflexion subtile sur la versatilité des choses, sur l’entre-deux —ni blanc, ni noir— qui constitue le monde réel.

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