Alain Clément
Sculpture
Alain Clément est né en 1941 à Neuilly-sur-Seine. Il vit et travaille à Nîmes, Paris et Berlin. Il a enseigné à l’école des Beaux-arts de Montpellier puis à celle de Nîmes de 1970 à 1990.
Contemporain et ami des artistes de Supports/Surfaces et après une période formaliste dans les années 70, il développe dans les années 80 une peinture très colorée constituée de gestes simples jusqu’à saturation de l’espace du tableau. Depuis, valeurs, traits, lignes, rubans et trames travaillent l’espace, le nient, le forcent, le creusent, dans une œuvre profuse, dépassant les problématiques formalistes et affirmant le pouvoir expressif et polysémique de la peinture.
À partir de 1990, il commence la sculpture avec des reliefs muraux en bois dont les formes sont issues de larges traits colorés qui structurent l’espace de sa peinture. Il la développe jusqu’à des sculptures monumentales en acier peint qu’il fabrique et installe aujourd’hui en France et à l’étranger.
La singularité de son œuvre repose sur les rapports étroits qu’il tisse dans des aller-retours constants entre peinture et sculpture, rapports enrichis de la pratique de la gravure à laquelle il réserve toujours un soin particulier.
En 2010, la précédente exposition d’Alain Clément à la galerie Baudoin Lebon a montré par des œuvres de techniques multiples la constante interpénétration de la peinture et de la sculpture qui fait la singularité de son œuvre.
L’exposition volontairement minimale des œuvres réalisées en 2012-2013 fait la démonstration de la liberté acquise en sculpture par Alain Clément.
— 4 reliefs muraux, acier peint, 100 x 100 cm: une ligne sculpturale se noue et se dénoue, un dessin décollé du mur par son ombre portée. Cette ligne est dessinée puis découpée au laser dans une plaque d’acier. La couleur renforce son dessin. Noir, rouge ou bleu, des tons sans afféterie pour aller à l’essentiel de l’expression plastique.
— 6 sculptures, acier peint, 80 x 50 x 50 cm: issues de projets réalisés pour la Chine. Noires ou rouges, ces sculptures suggèrent par leurs courbes et contre-courbes un corps dansant sur lui-même.
— 10 gouaches sur papier, 65 x 50 cm: autant dessinées que peintes. Des formes pleines aux accords simples dansent devant un espace enlacé de lignes fines dessinées et balisé de lignes peintes plus épaisses.
— Parallèlement à l’exposition, du 17 mai au 22 septembre 2013:
A Andrésy (Yvelines), Alain Clément, invité d’honneur de la manifestation «Sculptures en l’Île 2013», présente un large éventail de sculptures de ces dix dernières années à la Maison du Moussel, le long des berges d’un bras de Seine.
Dès l’entrée, deux sculptures monumentales dominent solennellement. Elles rougeoieront la nuit comme un signal de bienvenue. Autour du bâtiment, sur les pelouses, trois sculptures de lames d’acier en équilibre comme une danse dont le mouvement est suspendu.
De part et d’autre de l’escalier, deux sculptures flamboyantes invitent le promeneur curieux à monter sur le perron pour regarder à travers les vitres des portes-fenêtres. Il découvrira un espace ponctué de totems dressés comme autant de gardiens du lieu et des sculptures murales formant de grandes écritures d’un langage universel et optimiste.
En écho aux drapeaux flottant devant la façade de l’Hôtel de Ville, des panneaux peints joyeux et dansants animent les fenêtres du premier étage. Ils ouvrent sur le bleu du ciel parcouru d’arabesques rouges aux ombres blanches.
Voici, dans un langage simple, d’une grande force, une exposition pour nous donner de la joie et ouvrir sur les quais cette promenade de «Sculptures en l’Île 2013».