Raymond Hains, Cécile Paris, Philippe Richard, Franck Scurti, Olivier Soulerin, Morgane Tschiember
Sculpteurs de trottoir
Autour de Raymond Hains 2
«Je suis moi-même une espèce de collectif du fait que mon nom est déjà pluriel », disait Raymond Hains. Les cinq artistes qui exposent avec lui ont accepté de former ce collectif. Dynamique, polymorphe et en mouvement, l’oeuvre de Raymond Hains appelle tout particulièrement ces réponses de jeunes artistes.
En 2008, une première exposition produite par le Frac des Pays de la Loire intitulée Comme le verre à travers le soleil. Autour de Raymond Hains, était présentée au Domaine de la Garenne-Lemot à Clisson. Dans ce second volet, elle acquiert une dimension davantage liée à la ville. C’est la dimension d’objet qui s’impose : l’objet de chantier enregistré par le photographe ou l’objet réel, agrandi, déplacé et transfiguré par rapport à sa fonction initiale.
Car chez Hains, les choses adviennent et se transforment par la photographie. Avec ses Palissades, Raymond Hains instaure le prélèvement de simples objets de l’espace urbain comme acte fondateur. L’image en deux dimensions recherchée dans les affiches lacérées est délaissée, au profit du support. Revenant sur ce changement de focale, de point de vue dans l’oeuvre de Raymond Hains, l’exposition Sculpteurs de trottoir associe trois séries d’oeuvres : les photographies de chantier vue d’un parpaing, d’un niveau à bulle, d’une grue intitulées Sculptures de trottoir réalisées entre 1998 et 2005, les Palissades et les objets en trois dimensions.
Dans les trois cas, l’oeuvre est envisagée comme fabrique, construction en devenir (et impossible à finir). Toute la poétique de Hains y est présente. À travers ces trois séries, le « sculpteur de trottoir » n’apparaît pas seulement comme celui qui vole directement un objet de l’espace urbain, le transforme ou le reproduit dans des dimensions gigantesques.