ART | EXPO

Schuld

14 Avr - 22 Mai 2016
Vernissage le 14 Mai 2016

L’exposition «Schuld», qui se tient à la galerie In Situ jusqu’au 22 mai, donne à voir les œuvres du peintre berlinois Martin Dammann et leur subtil jeu sur les relations contradictoires qu’entretiennent les images avec le réel. Les créations de Martin Dammann balayent et revivifient les archives, souvent photographiques, pour mieux en secouer la matière morte.

Le mot « Schuld », qui signifie « culpabilité » en allemand, est le titre de la troisième exposition, à la galerie In Situ, de l’artiste berlinois Martin Dammann. Né en 1965, Martin Dammann porte son attention sur les multiples aspects de la relation – souvent contradictoire – qu’ont les images avec ce qu’elles représentent et de ce fait, avec ce qu’elles ne sont pas. Pour l’exposition «Schuld», Martin Dammann présente des oeuvres inédites ou récentes: aquarelles sur isorel et sur papier, installations photographiques.

Des photos de guerre pour matériau artistique

Depuis une vingtaine d’années, Martin Dammann glane des clichés des deux guerres mondiales pris par des soldats allemands, français, anglais ou américains lors de leurs loisirs ou de moments passés en famille, à l’occasion de permissions. Cette photographie de guerre est le point de départ d’un recyclage esthétique que l’artiste applique à différents supports, qu’il s’agisse d’aquarelles de grand format, de dessins, de réalisations photographiques, de vidéos, de frottages ou d’installations.

Retravaillant à partir de ces images trouvées en «post-photographe», dans la lignée tant conceptuelle que plasticienne d’un Gerhard Richter, Martin Dammann contourne la nature de ces périodes troubles pour se concentrer sur leurs à-côtés, en appréhendant l’événement singulier certes mais jamais exceptionnel de la vie vécue.

Peinture et aquarelle

L’univers pictural de Martin Dammann est d’une ambiguïté finement calculée. Que montrent ses images ? En apparence, rien d’une violence frontale. La peinture y oscille entre figuration et dissolution et l’aquarelle, appliquée sur l’isorel, une surface non-absorbante, s’y dissout dans un effet de flaque magnétique. Ici, dans une composition à la lisière de l’abstraction, on distingue tout juste un homme tombant en arrière dans l’eau, là une femme devant une voiture, une femme asiatique assise sur les genoux d’un GI américain, une femme allongée au milieu d’une prairie, etc.

La notion de culpabilité qui réunit ces images et unifie leur propos se déduit de l’atmosphère ambivalente qui émane de choses vues de manière subliminale.

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