Parmi les festivals de danse contemporaine ponctuant janvier, comme une invite à réveiller le printemps : Art Danse, à Dijon. Trentième édition du festival, cette année encore Art Danse réserve une belle part à la découverte. Du 11 janvier au 9 février, la capitale bourguignonne et ses environs vont ainsi se transformer en lieu d’effervescence chorégraphique. Au programme : une vingtaine de compagnies et spectacles, dont quatre créations 2018 et sept créations 2017. Moment de diversité, Art Danse accueille la danse contemporaine dans sa pluralité, entre émergences et chorégraphes incontournables.
Festival Art Danse 2018 : des créations et une première française (Sasha Waltz)
Parmi les créations récentes se compte la pièce Kreatur (2017), de la chorégraphe allemande Sasha Waltz. En première sur la scène française, Kreatur ausculte les tensions entre contrôle et liberté. Un spectacle européen, traversé par la question des rapports de force. Dans un autre registre, mais jouant là aussi sur les effets de bascule : Swing Museum (2018) d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux. Une pièce composite et jeune public, mobilisant, danse, vidéo, texte et sculptures en forme de culbutos géants. À la croisée de la danse et du jazz, Jean-Christophe Boclé présente pour sa part Coltrane Formes (2018). Au plus près des corps, sensitifs, sensoriels et sensuels, la chorégraphe Nathalie Pernette propose Sous la peau (2018), à la lisière de l’érotisme chorégraphique. Là où Le chœur à plusieurs cœurs (2018), de Brigitte Asselineau, ponctue une exploration autour de la création collective et des méthodes pédagogiques.
Une scène pointue : Peeping Tom, Thomas Lebrun, Boris Gibé, Tatiana Julien…
Habituée de la scène dijonnaise, la compagnie Peeping Tom viendra également y rejouer Vader [Père]. Entre tendresse et prouesse, la danse s’y invite dans le réfectoire d’une maison de retraite. Plus provocant, Les rois de la piste de Thomas Lebrun transforme le dancefloor en lieu d’exultation. Aux lisières du cirque contemporain, Boris Gibé et Florent Hamon reprendront Bienheureux sont ceux qui rêvent debout sans marcher sur leurs vies. Questionnant aussi la poursuite des rêves et du bonheur, Toyi Toyi d’Hamid Ben Mahi passe par la danse pour détourner les mouvements d’oppressions politiques (comme l’Apartheid). Tandis que Tatiana Julien, avec Initio [Live] – opéra chorégraphique, fera résonner les voix, comme force de transformation du monde. Danse, cirque, vidéo, sculpture, chant… Le festival Art Danse 2018 promet de bousculer les cadres, à la recherche d’une discipline élargie.