Sarah Dobai
Sarah Dobai
Nous avons le plaisir de présenter, en avant-première, les oeuvres les plus récentes de Sarah Dobai : un ensemble de photographies et un film.
Les photographies représentent des espaces choisis dans des centres commerciaux – passages publics, couloirs et escaliers – et des scènes prises en studio avec des modèles.
Les vitrines de magasin sont perçues dans leur double réalité : zones de display où se joue le « théâtre de la consommation », mais aussi paroi de verre transparente que le regard traverse ou sur laquelle il capte ces « reflets » que Benjamin associait déjà à des effets cinématographiques.
Les modèles posent dans des décors qui construisent un univers parallèle à celui des centres commerciaux.
Comme dans les films de Robert Bresson, ces actors/models sont dépourvus de caractères personnels et, par leur attitude, évoquent la brièveté de leur passage. Ainsi s’élabore moins l’image d’un lieu, que celle d’une « situation » conforme au caractère transitoire de cet espace.
Le film Nettlecombe (2007), bien que s’éloignant du contexte urbain, atteint un but semblable. Tourné en un jour dans un parc du Somerset dessiné au XVIIIe siècle, il s’agit d’une orchestration complexe de bruissements et de mouvements des feuillages sous l’action du vent joué dans un théâtre de verdure.
Mais l’agitation des arbres et des buissons, dont le relief est accentué par des projecteurs, est en fait provoqué par un jeu de cordes et de ficelles amplifié par des ventilateurs de cinéma.
Par cette mécanique rendue presque apparente à la fin du film, Sarah Dobai met en scène une nature exempte du moindre indice de modernité. Une « animation » vue comme la possible image du temps lui-même.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Nicolas Villodre sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Studio / Location Photographs