Peintures et hotline

L’exposition « Peintures et hotline » à la galerie Jocelyn Wolff, à Paris, présente des œuvres figuratives de Santiago de Paoli qui semblent vouloir échapper au sérieux de la peinture.

« Peintures et hotline » : l’univers pictural singulier de Santiago de Paoli

L’univers pictural du jeune peintre argentin Santiago de Paoli s’immisce comme un faux intrus dans le champ traditionnel de la peinture : cultivant une profonde singularité tant dans ses thèmes que dans ses supports et même ses modes d’accrochage, il semble s’ingénier à prendre à contrepied tout ce qui a habituellement cours dans le champ de son médium.

L’iconographie des peintures de Santiago de Paoli s’étend sur des sujets aussi banals et incongrus que des lampes, des paires de fesses humaines, des lunes, des fleurs, des bougies, des organes génitaux, des cœurs, des chaussettes ou encore des paysages. Ces motifs se déploient selon un style atemporel qui évoque autant la peinture de la Renaissance italienne que la simplicité des natures mortes de Giorgio Morandi, le surréalisme de Giorgio de Chirico, les peintures figuratives aussi enfantines qu’inquiétantes de Philip Guston et le trait naïf d’Alfredo Volpi.

Santiago de Paoli vise à échapper au sérieux de la peinture

Ces motifs étranges se déploient sur des supports tout aussi surprenants comme des tissus recyclés, du feutre, du bois ou du plâtre. De la même façon, l’accrochage de ses Å“uvres s’organise à l’écart de toute logique : un tableaux est fixé au ras du sol, deux autre, de petit format, sont isolés côte à côte au milieu de l’étendue blanche du mur, d’autres parsèment de façon apparemment désordonnée un autre pan… Dans le fond comme dans la forme, la pratique de Santiago de Paoli vise à échapper au sérieux de la peinture, sans jamais cesser de faire de la peinture.