Les sculptures et les installations de Guillaume Constantin présentées à la Maison des arts Georges et Claude Pompidou dans l’exposition « Sans ombre exactement » opèrent une archéologie des matériaux et des références artistiques.
« Sans ombre exactement » : assemblages et recyclages
Les œuvres de Guillaume Constantin déroutent par leur étrangeté. Elles se caractérisent par un assemblage d’apparence insolite de matériaux et d’objets divers : un masque de réanimation, une carte postale, une statue ou des pierres, par exemple. Le tout disposé sur des meubles du quotidien – une table, une étagère, un tapis – qui donnent l’impression d’un univers de décoration.
Guillaume Constantin procède à une forme de recyclage, tant des matériaux que des objets. Il opère notamment des déplacements complets de leur utilité ou de leur contexte habituel. Le liège, qu’il utilise souvent, est détourné de sa fonction d’isolant phonique et de sa position ordinaire sous les parquets: il est déployé ici sur le sol, comme un tapis.
« Sans ombre exactement » : les fantômes de l’histoire de l’art
L’apparent hermétisme des Å“uvres de Guillaume Constantin recèlent en réalité des points d’accroche, des références et des hommages à l’histoire de l’art. Fantômes du quartz XXXII (2016), est inspiré du buste de la Femme inconnue de Francisco Laurana (env. 1468) ; dans I am you and you are me (2017), se profile une carte postale de la Vénus de Cnide d’Albert Rudomine (1940) ; dans Ladies Elect II (2019), le masque de réanimation revêt les traits de l’Inconnue de la Seine. Les siècles et les disciplines se mêlent ainsi dans les installations de Guillaume Constantin, et les figures spectrales du passé errent d’autant plus qu’elles se trouvent extirpées de leur contexte d’origine.Â