Dorothée Munyaneza (Compagnie Kadidi)
Samedi Détente
Comment raconter l’indicible? Comment parler du départ d’un lieu que l’on a aimé? Comment raconter l’exode, les poux logés dans les couches de vêtements amoncelées sur les corps, les longues journées de marche, la soif et la faim, les nuits à même le sol sur une bâche? Et comment raconter la vie d’avant? Il y a 20 ans, le Rwanda sombrait dans la folie et sous les coups des machettes. Dorothée Munyaneza se souvient. Elle allait avoir 12 ans. Samedi Détente, l’émission radiophonique phare, diffusait des chansons venues d’ailleurs. Le jeu des enfants du quartier? Les apprendre par cœur, tant bien que mal, et participer le lundi suivant, dans la cour de récréation, à la compétition de la meilleure performance. Puis tout a basculé…
Instants de paix avant la guerre, de vie avant la mort, de rire avant les larmes. Les souvenirs affleurent à l’écoute d’une chanson, à l’évocation du nom de celui ou de celle qui n’est plus. C’était il y a 20 ans. Samedi Détente leur redonne vie par la parole, la danse et le chant.
Originaire du Rwanda où elle a passé son enfance, aujourd’hui de nationalité britannique et vivant à Marseille, Dorothée Munyaneza est une jeune chanteuse danseuse avide de rencontres qui s’accomplit au travers de projets musicaux personnels et de participations régulières dans des spectacles de danse contemporaine. Sa recherche artistique puise dans la diversité de son héritage culturel mais surtout dans son appétit de rencontres.
 Dorothée Munyaneza travaille avec d’autres artistes et chorégraphes comme Nan Goldin, Mark Tompkins, Robyn Orlin, Alain Buffard et Rachid Ouramdane, mêle musique afro-folk, danse et textes de Woody Guthrie avec Seb Martel et s’aventure entre danse, poésie et musique expérimentale avec Alain Mahé, Jean-François Pauvros et le chorégraphe
Ko Murobushi. En 2013 Dorothée Munyaneza crée sa compagnie, Compagnie Kadidi, pour produire ses propres pièces, et Samedi Détente est la première pièce de Dorothée Munyaneza en tant que chorégraphe.