Communiqué de presse
Salon du dessin contemporain 2009
Salon du dessin contemporain 2009
Pour sa troisième édition, le Salon du dessin contemporain s’installe dans un nouveau lieu en plein Paris. Après les appartements haussmanniens de l’avenue d’Iéna en 2007 et l’immeuble du quartier Saint-Augustin en 2008, l’édition 2009 prend ses quartiers dans l’espace événementiel du Carreau du Temple.
Soixante-trois galeries investissent sur 4000 m2 l’espace pour présenter le dessin contemporain sous toutes ses formes, sur tous les supports et par tous les procédés possibles : de l’oeuvre sur papier à la vidéo, de l’oeuvre numérique au wall drawing. Comme les années précédentes, les exposants présentent un artiste sur au moins un tiers de leur stand pour assurer une meilleure lisibilité à l’ensemble du salon.
Le Salon du dessin contemporain souhaite écrire à sa manière une histoire ouverte du dessin, medium à part entière, qui s’inscrit avec force dans l’époque actuelle, par l’engouement qu’il suscite tant dans la création artistique contemporaine que dans les domaines de l’architecture, de la mode et du design.
Depuis sa création, le salon présente en marge des exposants les dessins d’une collection privée. Cette année à l’honneur : les dessins de la collection agnès b.
L’esprit du dessin
Comme Monsieur Jourdain fait sa prose, nous dessinons sans vraiment le savoir : un chèque ou un acte notarié, un contrat ou un passeport, une amende ou un reçu de livraison, validant ainsi par une graphie qu’adolescent, nous fûmes sommés d’inventer, parfois après bien des hésitations et des essais. Initiales ou majuscules ? Rétréci ou généreux ? Limpide ou illisible ?
L’autographe, qui n’est que la graphie de soi, est l’objet d’une quête âpre, presque un culte, et formidable : l’acteur, l’écrivain, le footballeur ou la célébrité, signe à tout va son nom comme Zorro de la pointe de son épée, la page blanche des émois, de soi et des autres. Si écrire c’est dessiner, alors on peut aussi dire que dessiner c’est aussi désigner. Preuve supplémentaire que l’esprit du dessin est partout, et que son trait (d’esprit) agit encore, avec plus de puissance encore, dans la sphère d’un monde pourtant imprimé et désormais numérisé.
Les artistes qui ne sont jamais en retard de rien ont depuis longtemps pressenti la belle occasion du trouble. Si Duchamp invente, en 1919, puis 1930, une nouvelle jeunesse avec ses cinq lettres dessinées vite fait bien fait d’un L H O O Q à la barbe de la Joconde, il aura utilisé tout son oeuvre durant le spectre du dessin, technique ou libre, par contact ou par projection, selon le découpage d’ombre chinoise ou le tracé, avec une exaltation rare.
A sa suite, Robert Filliou ou Joseph Beuys, Andy Warhol et les autres artistes alternent et mêlent parfois écriture et dessin, processus d’invention et émerveillement de la forme en apparence. Le pouvoir du dessin, sa magie d’invention, cette troisième édition du Salon du dessin contemporain, en réunissant à Paris plus de soixante galeries étrangères et françaises, veut le revendiquer, le signer en quelque sorte, par des oeuvres les plus variées.
Si “L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art”, selon le mot déboussolant de Robert Filliou, on peut aussi se demander ce qui rend plus vivant le dessin contemporain : santé à part, faire des ronds de fumée de cigarette dans l’air est-il déjà un dessin si son nuage permet déjà une illusion, un trait de la forme ?
Si oui, ou sinon, nous espérons au moins suggérer que la ligne d’un néon ondulant sur le mur, l’assemblage ingénieux de fins cheveux, l’ombre d’un pli de papier, la poudre charbonneuse de la cendre, le recours espiègle aux copeaux de crayon HB taillé ou encore le rehaut au stylo Bic sur photographies comme l’encre colorée sur négatifs, la flaque de cire en lais, la projection d’ombres faite par des petites épingles ou l’incise sur une vitre transparente permettent une invention tout aussi respectable et vivante que l’usage de la gouache et de l’aquarelle, du crayon de bois et de l’encre. Les écritures du dessin contemporain sont exploratoires et agissantes, et même parfois remuantes.
De l’art conceptuel à l’art brut, du dessin tantrique au graffiti, du design à l’architecture, du croquis à la séquence, du coloriage au dessin en ligne (sic) sur internet, les chemins du dessin se croisent bien davantage qu’on ne le soupçonne et c’est tant mieux.
Cette année encore, nous souhaitons permettre aux collectionneurs et aux amateurs de découvrir le dessin sous toutes ses formes, et en pleine forme. Y compris par la présentation d’oeuvres vidéos et numériques, tant les artistes se passionnent désormais du transfert des supports et utilisent à profit les possibilités innombrables de l’animation ou du dessin animé.
Pliage de papier ou gommage animé, abstraction musicale de combinaisons numériques ou lavis vectorisé, voire mots aléatoires ou logotypes dévoyés, le Salon du dessin contemporain souhaite écrire à sa manière une histoire ouverte du dessin. Ni close ni définitive, une page belle et généreuse de l’art contemporain.
L’esprit du dessin, c’est peut-être cela : une intention autant qu’une oeuvre, et une oeuvre qui prend forme comme l’écriture de soi et du monde. Dessiner, en somme, serait désigner l’esprit qui regarde. Laurent Boudier, cofondateur et directeur artistique du Salon du dessin contemporain.
Toutes les galeries et les artistes :
www.salondudessincontemporain.com
Infos pratiques
Carreau du Temple
1, rue Dupetit-Thouars
75003 Paris
Ouverture au public
— Jeudi 26, samedi 28, dimanche 29 mars. 11h-20h.
— Vendredi 27 mars : nocturne. 11h-21h.
— Lundi 30 mars. 11h-18h.
Entrée : 12 euros (tarif réduit : 6 euros)
Catalogue : 15 euros