Christian Rizzo, L’Association fragile
Sakinan Göze Cöp Batar (C’est l’œil que tu protèges qui sera performé)
Sakinan Göze çöp batar, est un proverbe turc qui signifie «C’est l’œil que tu protèges qui sera perforé», et peut se traduire par «Trop de prudence invite la malchance»…
Écrit par Christian Rizzo pour le danseur et performeur turc Kerem Gelelebek, ce solo explore les notions de mélancolie et d’exil.
La mélancolie, cette «bile noire» de la Grèce antique, était une source de génie et de folie: un état permettant de vivre le deuil ou de trouver un sens à sa vie, dépassant la tristesse. Quant à l’exil, il ne se réfère plus ici à l’exil de soi.
Autour d’un dispositif simple que Kerem Gelebek manipule au gré de la dramaturgie, se déposent en résonance des fragments dansés, tels des haïkus, esquisses ou notes de journal qui forment entre eux un recueil de pensées nées du mouvement.
Comme pour les précédents soli (comme crâne, comme culte écrit pour Rachid Ouramdane ou b.c, janvier 1545, fontainebleau pour Julie Guibert), la chorégraphie de Christian Rizzo s’écrit à partir de l’interprète.
Fragmentation, réversibilité, bégaiement et suspension constituent les pistes physiques qui accompagnent l’interprète et le chorégraphe.
Conception, chorégraphie et scénographie: Christian Rizzo
Avec Kerem Gelebek
Lumières: Caty Olive
Repères biographiques
Christian Rizzo (né en 1965) fait ses débuts artistiques à Toulouse où il monte un groupe de rock et crée une marque de vêtements, avant de se former aux arts plastiques à la villa Arson à Nice.
Le hasard des rencontres le mène sur scène. Dans les années 1990, il est interprète auprès de nombreux chorégraphes contemporains, signant aussi parfois des bandes sons ou la création des costumes. On a pu le voir chez Mathilde Monnier, Hervé Robbe, Mark Tompkins, Georges Appaix, puis rejoindre d’autres démarches artistiques auprès de Vera Mantero, Catherine Contour, Emmanuelle Huynh, Rachid Ouramdane.
En 1996, il fonde l’association fragile et présente des performances, objets dansants et des pièces solos ou de groupes en alternance avec d’autres projets ou commandes pour la mode et les arts plastiques.
De 2007 à 2012, il est artiste en résidence à l’Opéra de Lille, où il crée Mon amour et Comment dire «ici? en 2008, L’oubli, toucher du bois en 2010 puis Le Bénéfice du doute en 2012.
En 2009, Christian Rizzo réalise une pièce pour le Ballet de l’Opéra de Lyon ni cap, ni grand canyon, et conçoit avec Bernard Blistène l’exposition «Le sort probable de l’homme qui avait avalé le fantôme», à Paris, à la Conciergerie dans le cadre du Nouveau Festival du Centre Pompidou.
En 2010, il met en scène trois opéras: Erwartung et Pierrot lunaire de A. Schoënberg et La Voix humaine de F. Poulenc, une production du Capitole de Toulouse au Tnt-Toulouse. Au Japon, il conçoit l’exposition «As me as a dog as…» une série de photos présentée dans le cadre de la Yokohama France Vidéo (Collection 2010 à la Red Brick Warehouse, commissariat Stephen Sarrazin).
Il est artiste / professeur invité au Fresnoy (Studio National des Arts Contemporains – Tourcoing) –et mène également des ateliers de recherche avec la compagnie de L’Oiseau Mouche de Roubaix.
Sur la saison 2011-2012, il crée l’installation/performance Tourcoing-Taipei-Tokyo à l’institut Franco-Japonais de Tokyo, Le Bénéfice du doute ainsi que le solo Sakınan göze çöp batar et met en scène l’opéra Tannhäuser, une production du Capitole de Toulouse. Il créé également, en collaboration avec Sophie Laly, néo-fiction dans le cadre du festival On the boards à Seattle. En 2013, Christian Rizzo créera de quoi tenir jusqu’à l’ombre, une pièce pour la compagnie de l’Oiseau Mouche-Roubaix.
Informations
Grande salle, niveau -1