Nicolas Descottes
Saint-Louis / Rothschild
Après plusieurs séries de photographies, notamment à Odessa en 2000-2001 et dans des centres de gestion de catastrophe en Europe entre 2006 et 2008, Nicolas Descottes explore aujourd’hui différents hôpitaux parisiens en fin de construction.
Pourtant, les photographies qui résultent de cette enquête, avec leur cadrage, leur ambiance lumineuse, leur vide et inversement les quelques détails sur lesquels elles insistent, dévoilent toute autre chose que des informations relatives à des hôpitaux.
Ils apparaissent comme d’étranges intérieurs futuristes, théâtre d’activités humaines récentes, mais en attente d’une véritable animation. Dans cet entre-deux s’ouvre un espace de fiction. Evoquant la technologie, l’expérimentation scientifique, l’action sur le corps humain, ces lieux pourraient tout aussi bien servir de décor à un film de science-fiction.
Ce pourrait être un remake en couleur de La Jetée de Chris Marker, avec ses scènes d’expérience sur la manipulation de la mémoire. Ces lieux peuvent aussi être perçus comme des bâtiments à peine terminés et déjà évacués suite à un drame ou un cataclysme.
Dans ce cas, les photos rappellent plutôt les films de Tarkovski, la station spatiale de Solaris, ou la zone en quarantaine de Stalker. A moins que des extraterrestres n’aient discrètement pris le contrôle des lieux, célébrant le retour d’X-Files? Ces photographies bien mystérieuses autorisent toutes les spéculations de l’imaginaire.