Communiqué de presse
Edouard Levé, Frank Scurti, Muriel Astié
Rugby
A l’occasion des matchs de la Coupe du monde de Rugby 2007 se déroulant à Toulouse, les Abattoirs organisent en partenariat avec la Mairie l’exposition Rugby qui, à partir d’un sujet circonscrit, propose une iconographie ouverte.
Edouard Levé présente 15 photographies dans lesquelles des modèles anonymes, portant des vêtements quotidiens, rejouent des scènes inspirées de photographies trouvées dans la presse spécialisée. Il n’y a pas d’intention réaliste : la prise de vue a lieu en studio, dans un décor réduit à un fond monochrome. Ce travail de neutralisation produit une épure qui révèle, en le détournant, le caractère stéréotypé des images modèles. Bien que le référent soit reconnaissable, des analogies avec d’autres registres apparaissent : scènes de violence urbaine, peinture religieuse, danse contemporaine statufiée…
Tout comme Robert Delaunay, dont les trois versions de sa fameuse Equipe de Cardiff sont trop fragiles pour être déplacées, André Lhote est fasciné par le spectacle grouillant et multicolore des matchs de rugby qui évoquent pour lui «les combats médiévaux».
Relevant d’un cubisme élargi et synthétique, rigueur et discipline dominent la construction – une articulation visible de plans quadrangulaires suivant les diagonales du carré – allégée par l’usage de couleurs vives. Cette rigueur schématique traduit l’essentiel et confère à la toile une monumentalité nouvelle, non sans rapport avec la puissance et la dynamique du jeu, dans l’allégresse du mouvement et de la couleur.
Franck Scurti utilise des extraits de la retransmission télévisée d’un match Irlande-France à Lansdowne Road. La pluie dilue les couleurs des logos peints sur le gazon du stade et imprègne corps et maillots des joueurs transformant le match en un véritable happening coloré. L’artiste joue une magistrale partie liant transmission de l’information et création picturale.
En tant qu’artiste-plasticienne de l’écriture et du papier, Muriel Astié travaille sur l’écrit de Frédéric Michalak et d’Omar Hasan : des mots d’avant match, des mots qui leur tenaient à cœur. Il s’agit de peindre l’écorchure de l’un, parole enfouie, balbutiée, devinée et écouter celle du sculptural numéro 3.