ART | EXPO

Roni Horn aka Roni Horn

21 Juin - 04 Oct 2009

L’amour marin, l’amour terrien, l’amour céleste : c’est autour de cette trilogie des sentiments amoureux et de ces émotions esthétiques que l’américaine Roni Horn nous convie à travers une rétrospective que la Collection Lambert lui consacre cet été. L’exposition regroupera plus de 120 oeuvres.

Communiqué de presse
Roni Horn
Roni Horn aka Roni Horn

Seront ainsi exposées ses séries de photographies, celles autour de la Tamise ou de l’Islande, celles des portraits d’Isabelle Huppert qui rythmeront le musée comme autant de rôles du répertoire rejoués dans notre cité papale consacrée au théâtre, ou les visages dupliqués à l’infini d’une sirène sortant la tête de l’eau, celles des têtes d’oiseaux sans vie ou des paysages glacés, des clowns blancs évanescents qui ne sont pas sans rappeler l’effacement des portraits de Francis Bacon.

Seront aussi présentées ses sculptures monumentales et pourtant si minimales – des phrases figées dans des fines lignes de métal ou de l’eau miroitant dans des blocs solides comme d’immenses lentilles géantes irisées.

Enfin ses oeuvres sur papier qui associent des pigments quasi géologiques et des découpages à l’image d’un labyrinthe du cerveau s’étendront dans le musée comme des cartographies imaginaires et silencieuses.

Les livres qu’elle publie seront rassemblés dans une pièce noire, dans la pure tradition des bibliothèques d’amateurs ou des cabinets de curiosités.

L’exposition qui regroupe plus de 120 oeuvres en trois décennies de création, dont la plupart jamais présentées en France. La Collection Lambert s’est épaulée de deux grandes institutions prestigieuses qui ont pu réunir des prêts rares, tant certaines oeuvres sont fragiles ou difficilement transportables : la Tate Modern de Londres, qui a accueilli l’exposition au printemps 2009, puis après, cet été, la venue à Avignon, The Whitney Museum of American Art de New York à l’automne, et enfin The Institute of Contemporary Art de Boston en 2010.

Avec le titre de l’exposition Roni Horn aka Roni Horn (as known as, « aussi connue sous le surnom de ») l’artiste confirme la duplicité évidente de tout son travail, où le double ne fait plus qu’un.
C’est le jeu ambivalent d’un double identitaire où tout s’oppose dans ces oeuvres qui doivent souvent se regarder à deux reprises, comme pour mieux les saisir, les comprendre ou les appréhender (cf les paires d’oiseaux morts Dead Owl, 1998, les doubles sculptures en forme de cône Things to happen Again, 1986, les visages de sa nièce adolescente This is Me, This is You, 1999-2000, ou d’un clown grimaçant Cabinet of, 2001).

Le féminin s’oppose au masculin tout comme la légèreté d’un trait, la fragilité d’une feuille d’or («Paired Gold Mats, for Ross and Felix» 1994-95) s’opposent au poids abyssal d’un bloc de verre ou de métal poli (Opposite of White, v.1 (Large), 2006-2007, Asphere V, 1998-2001).
La froideur de l’eau sur la peau (You are the Weather, 1994-1995) s’oppose et à la moiteur de pigments naturels posés sur du papier ou les tracés d’une galerie de fourmis dans la profondeur de la terre (Ant Farm, 1974-1975).

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