ART | EXPO

Ronan Barrot

17 Jan - 25 Fév 2006
Vernissage le 14 Jan 2006

Une peinture gestuelle procédant par recouvrements successifs, créant un relief, une matière vivante qui évoque autant le souvenir de Goya, de Courbet, du néoexpressionnisme allemand, que celui de Paul Rebeyrolle.

Rares sont les jeunes peintres qui osent ainsi la matière de la peinture à l’huile dans l’art contemporain. La peinture de Ronan Barrot donne dans le relief, parce qu’elle procède par recouvrements successifs, l’image naissant peu à peu de la stratification, à la suite de nombreuses séances de travail.
Engagement total, mépris des risques, intensité terrible. Barrot est un expressionniste abstrait et figuratif, alternativement et même parfois simultanément comme le définit Philippe Dagen.

Dans cette série «Paris», les sujets abordés ont trait avec l’histoire: une grande toile dessine une foule parisienne: manifestations de rues ou passage à tabac.
D’autres toiles évoquent des courses poursuites dans la ville.
Barrot attaque, sans complexes, les sujets de société. Peintures franches mais aux couleurs sourdes.
Palette XIX , iconographie du siècle précédent avec ces agents à capotes (les années 60, il y a déjà un demi siècle deviennent notre passé).
Par ce tour de force, de double retour en arrière, la peinture de Barrot devient contemporaine.
Très gestuelle, cette peinture évoque autant le souvenir de Goya, de Courbet, du néoexpressionnisme allemand, que celui de Paul Rebeyrolle. Ce jeune peintre nous plante ces corps, au même instant déterrés et enterrés, s’enlevant dans les pigments. Des corps aux traits désarticulés qui font tache dans le décor. Des corps qui font le paysage et s’y fondent. Des corps paysageant.

C’est ainsi qu’il ne sait peindre que dans l’urgence. L’urgence c’est le temps qui presse mais surtout le fait d’oeuvrer actuellement, d’apposer sa propre empreinte dans le flux du temps que l’on sent comprimant.

Dans la peinture française d’aujourd’hui bien rares sont ceux qui s’aventurent ainsi sans complexe du côté du matiérisme et de l’expressionnisme. Ici, comme le dit Pascal Quignard, «l’art se définit comme un écho d’un déjà existé qu’on invente».

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Natalia Grigorieva sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

Donato Amstutz, Objets Brodés – Ronan Barrot, Paris

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