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Rodin — L ’Éveil de la pierre

Les photographies de Gough-Cooper nous permettent de retrouver l’intensité et la concentration avec lesquelles Rodin a regardé les hommes et les femmes qui ont posé pour lui. Des photographies qui révèlent ce qui se cache derrière la pierre.

Information

Présentation
Jennifer Gough-Cooper, Geof Dyer
Rodin — L ’Éveil de la pierre

Considéré de son vivant comme le Michel-Ange des temps modernes, Auguste Rodin a su refléter les multiples facettes de la condition humaine. Il a défié la notion même de forme en considérant les détails comme des œuvres achevées. L’influence de chefs-d’œuvre tels que Le Penseur, Idole Éternelle, Le Baiser ou Les Bourgeois de Calais demeure, presque cent ans après sa mort, d’une puissance indiscutable.

C’est en visitant pour la première fois en 1996 l’Hôtel Biron à Paris que jennifer Gough-Cooper, tombée sous le charme de l’endroit, décida d’entreprendre un travail photographique sur Rodin. Dans ce musée, château du XVIIIe siècle où l’artiste vécut et travailla, la sculpture est ici chez elle, parfaitement à sa place. L’architecture des lieux est grandiose et des flots de lumière pénètrent dans les salles à travers de vastes fenêtres, baignant les sculptures de couleurs délicates. Les photographies de jennifer Gough-Cooper s’attardent sur les détails et font ressortir l’immense force érotique des sculptures de Rodin, révélant les sensuelles formes impressionnistes avec une merveilleuse qualité picturale.

Dans une très belle introduction, l’écrivain ang!ais Geoff Dyer s’interroge sur la manière dont un médium — la photographie — qui se limite au visible et à la surface des choses peut révéler une dimension plus profonde, cachée dans les profondeurs de la pierre. «Gough-Cooper nous rappelle subtilement que le blanc est en soi une couleur qui se prête à des changements incessants de perspective et de lumière, écrit-il. À certains moments, il prend même la couleur de la chair». Ce que nous montrent ici les photographies de Cough-Cooper n’est «rien moins que l’éveil de la pierre, la pierre révélée par l’appareil-photo».

jennifer Cough-Cooper a étudié au Homsey Cottege of Art dans les années 1960. Spécialiste de Marcel Duchamp, elle a participé à la grande rétrospective Duchamp qui constitua, en 1977, l’exposition inaugurale du Centre Pompidou à Paris, puis a fait de nombreuses recherches sur l’artiste avant de publier, à l’occasion de [’exposition du Palazzo Grassi à Venise en 1993, le livre Marcel Duchamp: Work and Life.

Geoff Dyer est écrivain. il a fait ses études à Oxford et a collaboré à des revues telles que City Limits et The Statesman. Il est l’auteur d’un essai important sur John Berger et a remporté le Somerset Maugham Prize en 1992. Deux de ses ouvrages ont été traduits en français: Jazz impro (1995) et La Couleur du souvenir (1996).

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