Rock it Daddy

Après Rouge, Mickaël Le Mer et les membres de la compagnie S’Poart présentent lors de cette édition 2017 de « Suresnes cités danse », Rock it Daddy. Pièce pour six danseurs créée en 2013, Rock it Daddy réconcilie d’abord les genres, le hip-hop et le rock’n roll.

Rock it Daddy : unir les contraires

Rock it Daddy est, avant tout, l’harmonieuse confrontation de deux univers musicaux et chorégraphiques que tout oppose, le rock’n roll et le hip-hop. En créant cette pièce, Mickaël Le Mer fait référence avec humour à la génération précédente, celle de son père, nourrie à cette musique contestataire que fut le rock. D’emblée, ce premier aspect s’oppose au hip-hop, danse de la démonstration, et non du refus de la conformité sociale. L’influence et la pérennité du rock reste toutefois indéniables. Mickaël Le Mer ne déclare-t-il pas que « nous sommes tous des enfants du rock ? » Rock it Daddy fait donc sien ce simple constat et entend faire se rejoindre sur scène ces deux styles musicaux et chorégraphiques différents.

Rock it Daddy

Une telle différence semble être d’ailleurs ressentie par les six interprètes de Rock it Daddy. Sans être de véritables amateurs de musique rock, ces derniers connaissent toutefois les morceaux choisis par Mickaël Le Mer pour l’illustration sonore de son spectacle. Les Beatles, les Doors, Chuck Berry, ou Jimmy Hendrix, et bien sûr, Elvis Presley appartient à une sorte d’imaginaire musical et chorégraphique collectif dans lequel puise Rock it Daddy. Ainsi Mickaël s’est-il efforcé de rapprocher le hip-hop du rock en travaillant sur les mouvements de jambes et de bassin qui ont rendu célèbre Elvis Presley. En procédant ainsi, l’originalité du hip-hop vient se superposer sur simple restitution mimétique de la chorégraphie singulière d’Elvis Presley.

De manière significative, Rock it Daddy s’est aussi inspiré du clip vidéo qui, à partir des années 80, a fortement contribué à diffuser l’esthétique rock auprès du grand public. Souvent dansé sur des bandes ou des boucles de son, le hip-hop s’accommode de la musique rock grâce à une boucle à quatre temps qui, précise Mickaël Le Mer, « donne une énergie et une gestuelle très tonique. »