Présentation
Robert Milin, Delphine Suchecki, Christophe Kihm, Jean-Marc Champoulie
Robert Milin
Extrait de l’entretien de Robert Milin avec Delphine Suchecki, Avril 2009
– Dans tes oeuvres tu ne t’attaches à aucun médium et pourtant tes projets s’inscrivent tous dans une même esthétique empruntant aux pratiques populaires. As-tu mis en place des principes de mise en forme?
Je ne recherche pas un médium d’électron. Je ne cherche pas non plus une esthétique populaire car je ne veux rien idéaliser à cet égard. Je mets en forme mes projets selon les situations d’interrelation de personnes à un milieu. La forme résulte des situations rencontrées.
Certaines oeuvres se présentent sous la forme de dessins, d’aquarelles, de photographies, de textes, de vidéos et dans ce dernier cas avec souvent une place importante faite à la dimension sonore.
Mes oeuvres peuvent aussi prendre l’aspect de sculptures ou d’installations, interagissant avec le contexte. Alors elles modifient ou interpellent le site, assumant toutes les contradictions possibles.
– Quelles contradictions?
Par exemple la contradiction entre l’architecture distinguée du 16è arrondissement, à Paris, rue de la Manutention, où les habitants n’ont aucune pratique extérieure de convivialité et la forme de la sculpture sociale, Le jardin aux habitants, que j’ai créée au Palais de Tokyo.
Face à mon oeuvre les passants s’arrêtent, discutent avec les personnes intervenant dans le jardin. Ces dernières y font des pique-niques, y cultivent des poireaux et des choux, ou y élèvent des poules qui pondent des oeufs sur place.
Ou encore la conlradlction entre mes éléments de la sculpture de trottoir -au centre-ville historique de Dijon- et l’ambiance générale tout autour. Ici, des paroles de gens réécrites et des photographies. placées sur écriteaux, sont nichées dans des bacs de terre et de bois, déposés sur le trottoir.