Dans le cadre du «Festival de Marseille», la Friche la Belle de Mai présente Rito de Primavera de José Vidal, une pièce pour quarante danseurs interprétant Le sacre du Printemps d’Igor Stravinsky.
Rito de Primavera : le mouvement de la vie
Le chorégraphe chilien José Vidal propose avec Rito de Primavera une interprétation du ballet de Stravinsky initialement écrit pour Vaslav Nijinski en 1913. Loin de mettre uniquement en scène un sacrifice, celle-ci souligne d’abord l’irrésistible renouvellement et effervescence de la vie, dont le printemps est la traditionnelle expression symbolique. José Vidal déclare ainsi : «Il y a dans l’oeuvre cette volonté de fêter la danse, la vie, l’identité sexuelle mais aussi le réveil de la sensualité, de la sexualité et de l’érotisme.»
Cette version du ballet original de Stravinsky se présente dès lors comme une comme une sorte de scène primitive au chaos organisé voulant souligner à dessein le vertige de l’élan vital qui emporte corps et âmes. Sur scène, les danseurs peuvent suivre scrupuleusement le rythme de la musique de Stravinsky et se laisser aller ultimement à celui imprimé par la musique électronique. Rito de Primavera tend d’abord à exprimer l’instant même du passage d’un état physique à un autre, de la léthargie à la vie. Danseurs et spectateurs se rejoignent ainsi sur scène, communiant au travers de la danse.
Rito de Primavera : rites ancestraux
Si l’intention première de José Vidal n’est autre que souligner le renouvellement et l’effervescence de la vie, la chorégraphie de Rito de Primavera monopolise l’attention de chacun en utilisant certaines pratiques des rites ancestraux de fertilité. Ceux-ci identifient clairement le «rôle» dévolu à chacun, homme et femme, et mettent en scène la nécessité de l’accouplement et le renouvellement des générations.
La danse se mêle alors aux chants et aux cris, faisant certainement de Rito de Primavera un ballet aux «performances physiques très intenses», comme le confie la danseuse Alice Seriani.