Le salon Maison et Objet s’est toujours efforcé de promouvoir les jeunes créateurs. A cette fin, ont été créés les « Rising Talent Awards », une distinction qui met en avant la prochaine génération de designers en leur consacrant un espace exclusif.
« Rising Talent Awards » britanniques
L’édition de janvier 2017 de Maison et Objet est l’occasion d’annoncer les « Rising Talent Awards » britanniques qui ont été sélectionnés avec le soutien de Sir John Sorrell, fondateur du London Design Festival, de la London Design Biennale, et du fonds Saturday Night Club.
Les « Rising Talent Awards » britanniques sont un événement singulier dans l’univers du design. A l’occasion de cette édition de Maison et Objet, le salon a invité six des plus grands noms du design et de l’art de vivre à choisir chacun un designer en devenir. Parmi ces derniers, certains sont britanniques, d’autres ne le sont pas, mais tous vivent et travaillent au Royaume-Uni.
La remise de cette récompense rappelle indéniablement à chacun l’importance actuelle du design. Celui-ci connaît, et semble ne cesser de connaître un succès grandissant auprès du grand public et des divers acteurs économiques. Le design, peut-on facilement constater, contribue au dynamisme des industries créatives britanniques et européennes. Quant au Royaume-Uni lui-même, les designers britanniques sont largement reconnus et appréciés.
La reconnaissance des pairs
Les « Rising Talent Awards » sont une opportunité unique pour attirer l’attention du public sur de jeunes designers qui voient leurs capacités créatives véritablement reconnues par leurs pairs à la réputation établie.
Ainsi Paul Smith a-t-il choisi de soutenir John Booth dont l’esthétique semble d’ailleurs rejoindre celle de son aîné. Paul Smith n’a-t-il pas déclaré : « Son travail a toujours été éclectique. C’est un trait que nous partageons. Moi aussi, j’aime faire des mélanges ! » John Booth crée des objets en céramique, des motifs textiles, ou dessine des illustrations de mode, sa démarche obéit toujours au même principe esthétique. L’instantanéité prime et son travail le conduit à utiliser des couleurs primaires et n’est jamais conceptuel ou conceptualisé.
Tom Dixon, pour sa part, s’est tourné vers Zuza Mengham. Celle-ci crée avant tout des installations et des pièces sculpturales, refusant d’être considérée comme simple designer ou artiste, et caractérise clairement sa démarche : « Mon travail a toujours été porté par mon attention au choix des matériaux, ma volonté de comprendre pourquoi ils réagissent d’une façon et pas d’une autre, de saisir le fonctionnement des choses, de sentir ce qu’il est possible de créer lorsqu’on amène un matériau à son point de volatilité, de fragilité. Ce que je souhaite, c’est donner corps à l’évanescent. »
Ilse Crawford a choisi le designer polonais Marcin Rusak dont le travail est à la fois une sorte d’étude historique et une réflexion sur les habitudes de consommation et les méthodes industrielles contemporaines. Ses créations se réfèrent à l’histoire et ouvrent sur l’avenir telles les pièces de sa collection Flora Temporaria, réinterprétation des peintures flamandes du seizième siècle, faites à partir de résine et de fleurs. Et Marcin Rusak précise : « Elles évolueront et leur aspect changera avec le temps, mais elles conserveront leur intégrité structurelle. »
Nigel Coates, quant à lui, a repéré Studio Swine, fondé par l’architecte japonaise Azusa Murakami et l’artiste britannique Alexander Groves. Passionnés par les matériaux, le design comme un « agent du changement » et tiennent à modifier notre perception de ces derniers en transformant des déchets en objets de luxe.
Ross Lovegrove a pris le parti de mettre en avant Giles Miller dont la vocation pour le design trouve son origine dans une forte attirance pour le mobilier intégré et modulable qui équipe les bateaux. Pour Giles Miler, la fonctionnalité est essentielle et oriente entièrement son travail sur les matériaux et les finitions.
Enfin, Jay Osgerby a été retenu par la démarche radicale et traditionnelle du designer et artisan Sebastian Cox, laquelle est « sans nostalgie ou sentimentalisme, mais avec une inventivité respectueuse et une curiosité pour les nouvelles technologies. »
Au travers des « Rising Talent Awards », le salon Maison et Objet Paris confirme donc sa volonté de contribuer à promouvoir l’innovation, la qualité, et la créativité.