Au sous-sol de la galerie Chantal Crousel, Rirkrit Tiravanija a conçu une installation en forme de joyeux bric à brac autour du projet social et environnemental intitulé The Land.
Vidéo, revues mises à disposition sur des tables (dont le bénéfice des ventes est reversé au projet), dessins représentant des scènes de luttes sociales (des manifestations et leur répression), Tiravanija a, comme à son habitude, recréé un espace convivial pour se rencontrer, penser, échanger et, éventuellement, boire un verre (lors du vernissage de l’exposition, par exemple).
Initié par deux artistes thaïlandais, le projet d’acquérir des champs de riz situés dans la province de Chieng Mai (Thaïlande) pour les cultiver dans un esprit communautaire a mobilisé des étudiants et des villageois — la récolte étant partagée entre tous les participants.
Véritable laboratoire expérimental axé sur des techniques agricoles précises qui respectent l’environnement, The Land rassemble parallèlement des artistes venus de pays et d’horizons divers. Ainsi, outre Tiravanija, le collectif danois Superflex, l’Atelier Van Lieshout ou encore Philippe Parreno, pour n’en citer que quelques uns, ont été invités à concevoir différents lieux de vie. Cuisine, salle de bain, toilettes, hall d’activités, hutte de méditation, etc., autant de modestes habitations, fragiles pôles de résistance, qui montrent qu’un autre développement — économique, politique, esthétique — prenant réellement en compte la vie des hommes reste plus que jamais d’actualité.
Rirkrit Tiravanija
— The Land, 2001. Vidéo, Revues, dessins, table.
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