Communiqué de presse
Gerhard Richter
Richter en France
Cette exposition permet de retracer, en filigrane, une histoire du goût institutionnel français. On en a la démonstration dès les premières salles de l’exposition. Un grand monochrome gris, pour les adeptes du minimalisme, jouxte un portrait de l’oncle Rudi, souriant dans son uniforme de la Wehrmacht. Une oeuvre complexe puisque, par-delà son sujet autobiographique, elle est la photo d’un tableau lui-même peint d’après photo. L’art qui se mord la queue. En vis-à -vis dans la même salle, Ubersicht (1998), sorte d’organigramme égrenant les grandes phases de l’histoire de l’art, des grottes de Lascaux à un certain Gerhard Richter, ravira les amateurs de conceptuel.
Au fil de l’exposition, l’oeil saute ainsi d’un genre à l’autre, avec pourtant la sensation d’une surprenante unité. Abstraits ou figuratifs, ce sont toujours des Richter. Lui-même, lorsqu’il quitte l’Allemagne de l’Est au début des années 1960, est tiraillé entre plusieurs influences. Nourri à la mamelle du réalisme socialiste, il passe à l’Ouest, persuadé que la modernité réside dans l’abstraction, l’art informel, et atterrit en plein pop art.
Des représentations « photo-réalistes » au monochromes gris, l’exposition retrace ici l’oeuvre de Richter.