La logique de ses travaux s’apparente à celle du rébus ou de la devinette. Au spectateur de se livrer au jeu de décryptage de ces compositions en trois dimensions ! Dans la pièce intitulée Love at X sights, des paires de lunettes sont disposées sur un fond blanc, et leurs verres teintées de couleurs vives. Le regardeur attentif verra progressivement se former derrières ces multiples verres colorés, les quatre lettres du mot LOVE.
En jouant sur l’expression anglo-saxonne « Love at First Sights » que l’on traduit par « coup de foudre », Fuinel nous livre justement une œuvre qui ne se donne pas dans son intégralité d’un seul regard, et dont le message n’apparaîtra qu’à l’observateur attentif. Façon peut-être de montrer qu’on ne trouve pas toujours l’amour là où pourtant il se présente, que les rencontres imprévues de la vie ne sont rendues possibles que si l’on se tient ouvert au monde, dans un état de disponibilité.
Un autre travail intitulé Progrès Son décline également plusieurs niveaux de signification. Une série de vinyls côtoient des CD, et les galettes noires se font impitoyablement grignoter par leur relève digitale. L’idée de progrès apparaît ainsi dans sa dimension agressive, comme une fin justifiant tous les moyens de sa mise en œuvre. La notion de progrès est ainsi présentée avec tout ce qu’elle soulève de paradoxes et de questions éthiques.
Ces mises en scènes construisent ainsi des réseaux de significations multiples. De l’objet à l’œuvre, de l’œuvre à son titre, les divers composantes de ces mises en boîte entrent en résonance, livrant au spectateur suffisamment joueur des messages à tiroirs.