L’exposition « Furnace of Memory » (Four de la mémoire) à la galerie Jean Brolly, à Paris, rassemble de récents dessins, lithographies et sculptures de Richard Fishman inspirés par des poèmes de Paul Celan. L’Å“uvre de l’artiste américain prend sa source, selon sa propre analyse, dans un besoin de trouver un équilibre, situer sa voix et préciser ses ambitions. Son besoin de créer des objets, des images et des expériences relève « à la fois de la sphère physiologique et de la sphère psychologique ».
« Furnace of Memory » : dessins, lithographies et sculptures de Richard Fishman
La pratique de Richard Fishman naît d’un instinct ambivalent qui le pousse à trouver la lumière au fond des ténèbres et la vie dans ce qui semble mort. Ainsi, son processus créatif se construit-il souvent à partir des restes d’autre chose, des restes dont toute vie semble avoir été enlevée. La démarche de l’artiste consiste alors à attendre que cet élément premier révèle qu’il est pourtant bien vivant ou au contraire confirme qu’il est mort-né. En regardant, selon ses propres termes, « au plus profond de l’abîme pour y trouver la force de persévérer », Richard Fishman y trouve toujours de quoi attiser sa curiosité.
Richard Fishman inspiré par les poèmes de Paul Celan
Les dernières réalisations de Richard Fishman ont été inspirées par un recueil des derniers poèmes de Paul Celan qu’il a reçu en cadeau. Rapidement happé dans l’univers sombre et douloureux de l’écrivain qui resta toute sa vie marqué par la guerre, la mort de ses parents dans les camps nazis et son propre emprisonnement dans des camps de travail forcé, Richard Fishman y a trouvé de quoi nourrir ses lithographies, ses petites sculptures et ses dessins inachevés et les mener vers une plus profonde et plus complexe noirceur.