Communiqué de presse
Richard Dumas
Richard Dumas
Gabriele Basilico, Rip Hopkins, Richard Dumas, Juan Manuel Castro Prieto et Stanley Greene ont eu «carte blanche» pour s’intéresser à l’architecture du musée (Gabriele Basilico), aller à la rencontre des collaborateurs (Rip Hopkins) et des conservateurs (Richard Dumas), poser leurs regards sur les œuvres (Juan Manuel Castro Prieto) et les visiteurs (Stanley Greene).
«Passerai trois jours de juillet à hanter le musée d’Orsay, des lundis de préférence puisque c’est fermé. Les quinze personnes – conservateurs en poste au musée –, dont je dois faire le portrait, m’aideront à recueillir la même lumière qui accueillait les voyageurs de l’ancienne gare. Entre chaque séance-photos, je retournerai voir L’Indolente de Pierre Bonnard. Dans l’ombre, ce sera elle qui donnera le ton.
Note d’intention (un peu risible comme toutes les notes d’intention) écrite un mois avant de débuter cette série, à ma seule destination puisque j’avais la chance (l’angoisse aussi!) que l’on me donne carte blanche. J’ajoute mes sincères remerciements aux modèles, je sais quelle torture c’est».
Richard Dumas, 21 septembre 2006
Il connaît autant la musique, le cinéma et la littérature que l’image. Il s’en nourrit, en dandy contemporain, fidèle à ses racines punk, à sa passion pour l’exigence, à son désir de mise en forme sans a priori, il sait gérer sa liberté comme personne. Alors, au gré des commandes de presse, des opportunités, des rencontres, il tisse une façon de travailler la lumière sur des visages, parfois sur des espaces. Il laisse apparaître sa fragilité – envie de connaître, et de piéger – et sa conviction de la nécessité d’images qui lui permettent de se nommer à côté, voire contre les autres. Alors qu’il fige les visages des stars du cinéma et de la musique, il se présente dans un autoportrait («en vampire»), sublime et définitivement mystérieux, pour lequel nous ne comprendrons jamais comment a opéré l’éclat du flash sur le miroir d’une armoire ordinaire. En fait, avec une élégance rare, il assume des commandes pour lesquelles il impose son graphisme et ses contrastes, s’investit dans la possibilité d’une image qui ne sera pas toujours publiée. Il sait, comme nul autre, s’effacer face à ses sujets tout en restant toujours présent, et constitue au fil du temps un album de portraits rares, respectueux mais sans emphase, traitant avec la même sincérité et la même exigence un anonyme ou une star du septième art. La rigueur de sa sélection impose le point de vue cultivé de celui qui ne veut pas que ses images soient seulement un outil de communication.
Christian Caujolle