Révérence

Françoise Pétrovitch
Révérence

Intitulée «Révérence», l’exposition de Françoise Pétrovitch inaugure cette collaboration avec un projet conçu sur mesure pour L’Atelier Soardi. Il s’agit du premier volet du cycle «Se tenir tranquille au mur» qui conviera des artistes d’envergure nationale ou internationale à dialoguer avec Henri Matisse. À la fois hommage à Matisse et relecture de La Danse, l’exposition met en scène un grand walldrawing rouge qui court dans l’espace de la galerie ; le rouge étant une couleur récurrente dans le travail de Françoise Pétrovitch. Cette peinture murale part du haut des cimaises, à la manière d’une farandole dessinée, laissant entrevoir les jambes d’enfants qui se donnent la main pour former une ronde.

Issue d’une photographie du début du XXe siècle appartenant à l’histoire de la danse moderne, cette installation très graphique est réalisée au pinceau dans un style nettement inspiré des grandes compositions que Matisse exécute dans la dernière partie de sa vie. Le dessin mural qui joue avec la réserve blanche que forment les murs de l’ancien atelier de Matisse est ponctué de grandes aquarelles encadrées appartenant à la série «Tenir debout». Ces travaux sur papier représentent là encore des cadrages sur des jambes de jeunes femmes dont l’ombre qui se projette au sol donne lieu à d’intrigantes taches informes. Tout se passe ici comme si on avait affaire à une succession de plans américains inversés où l’on verrait enfin ce qui d’ordinaire est rogné, en l’occurrence les jambes et les pieds des acteurs. Le dispositif n’est pas sans évoquer la mise en scène intitulée Pieds que Marinetti réalisa en 1915 pour le théâtre et qui ne laissait entrevoir que la partie basse du corps des acteurs et du mobilier.