L’exposition « Le Rêve des formes » au Palais de Tokyo explore les rapports qu’entretiennent aujourd’hui l’art et la science à travers les Å“uvres (installations, sculptures, tableaux, vidéos, photographies…) et les recherches d’une quarantaine d’artistes contemporains et de scientifiques.
Les formes du vivant explorées par l’art et la science
L’exposition résulte d’une exploration collective qui a été menée au Fresnoy par un groupe de recherche mêlant des artistes comme Hicham Berrada, Julien Clauss, SMITH, Emmanuel Guez, Arnaud Petit, Olivier Perriquet, Jonathan Pêpe, Daniel Dobbels et Jean-François Peyret, et des scientifiques comme Ada Ackerman, David Chavalarias, Annick Lesne, Joseph Cohen, Jean-Paul Delahaye, Jean-Philippe Uzan, Alain Prochiantz et Raphael Zagury-Orly. Au centre de leurs recherches communes : la question de « l’incertitude des formes ».
A travers l’idée d’incertitude des formes, l’exposition vise à mettre en lumière les zones de jonction entre la recherche artistique et la recherche scientifique. En confrontant les démarches d’artistes contemporains et de scientifiques, elle explore la façon dont les uns et les autres tentent de repenser notre rapport au vivant et étudient les innombrables formes que revêt la matière, qu’elle soit inerte ou vivante, à l’échelle de l’infiniment petit comme de l’infiniment grand.
De nouveaux rapports entre l’homme et le vivant
Le parcours est conçu tel un paysage imaginaire et s’organise en deux parties. Dans la première est mise en lumière la plasticité du vivant et sa grande capacité de transformation tandis que dans la seconde est évoqué un monde où l’humanité aurait laissé place à des formes mutantes. Ainsi l’exposition s’intéresse aux deux nouvelles formes de rapports qui se dessinent entre l’homme et le vivant : d’une part le replacement de celui-ci dans un écosystème où il n’est qu’une espèce parmi d’autres et d’autre part, la vision d’un futur où il sera progressivement remplacé par les machines.
De nombreuses œuvres ont été réalisées spécialement pour l’exposition. Celle-ci s’ouvre sur l’installation Sonoro, réalisée en 2016 par Dora Budor, qui emprisonne des répliques de grenouilles dans des caissons lumineux suspendus. Des formes primitives de vie qui font écho au caryotype humain réalisé par les biologistes Annick Lesne et Julien Mozziconacci, Human Genomics, qui offre une vision en trois dimensions des chromosomes humains. Les œuvres d’Antonin Tri-Hoang, Julian Charrière et SMITH imaginent des êtres hybrides, des formes modifiées par des contaminations.