Wilfrid Almendra, Fayçal Baghriche, Beni Bischof, Simon Boudvin, Lilian Bourgeat, Stéphanie Cherpin, Clédat et Petitpierre, Anne Colomes, Patrice Gaillard et Claude, Vincent Kohler, Laurent Kropf, Vincent Laval, Briac Leprêtre, Stéphane Magnin, Tony Matelli, Damien Mazières, Mathieu Mercier, Nicolas Milhé, Anita Molinero, Nicolas Moulin, Bruno Peinado, Alexandra Pellissier, Laurent Perbos, Frédéric Plateus, Guillaume Poulain, Jérémy Profit, Serge Provost, Sylvain Rousseau, Victor Vasarely, Stéphane Vigny
Retour vers le futur
Le passage dans une autre dimension temporelle est ici le prétexte à une exposition-repère sur l’activité du groupe Buy-Sellf. « Vers le futur » englobe en effet une dimension rétrospective et prospective: un retour sur des oeuvres nées du programme de production, un focus sur les artistes emblématiques qui ont marqué l’histoire de la structure (Anita Molinero, Mathieu Mercier, Bruno Peinado, Laurent Perbos, Guillaume Poulain, Wilfrid Almendra…) et la mise en lumière de projets d’artistes émergents qui crée la détente nécessaire à une projection dans l’avenir (Sylvain Rousseau, Stéphanie Cherpin, Frédéric Plateus…).
La référence au cinéma de genre agit comme une trame dans le dispositif scénographique de cette exposition qui joue volontairement au simulacre d’effets spéciaux, usant de clairs-obscurs, de mises en scènes et d’artifices, intégrant les oeuvres comme autant de points d’ancrage employés à la construction d’un fil narratif. A l’exploration des phénomènes de récits s’adjoint ainsi celle des tonalités, des rythmes, des ambiances et des factures. La fantasmagorie collective et les possibilités de réappropriation de cette culture populaire sont largement interrogées.
Les questions et les formes de la modernité sont abordées avec les oeuvres de Damien Mazières, Frédéric Plateus ou encore Victor Vasarely. L’oeuvre de Nicolas Moulin nous transporte dans un univers mêlant architecture totalitaire et paysages post nucléaires. Anita Molinero déploie une oeuvre importante en polystyrène fondu dans un long travelling apocalyptique. La vidéo de Fayçal Baghriche se situe dans une temporalité inversée qui provoque trouble et vertige. L’autoportrait de Tony Matelli se consume éternellement et nous plonge quant à lui dans une profonde mélancolie.
Des oeuvres parraissent échapper à toute logique thématique. Les dessins d’Anne Colomes, paysages oniriques et naturalistes sont emprunts d’une forte dimension contemplative et vibratoire. La sculpture de Vincent Kohler, Woody, figure totémique ironique et enfantine, apparaît dans ce contexte comme un anachronisme réjouissant et malicieux. La pièce de Briac Leprêtre Erzatz, foyer à peine incandescent, nous ramène à l’âge des cavernes, à cet état primitif de la civilisation qui pourrait constituer un des pires scénarios pour le futur de l’ humanité. Elles répondent à une forme de paradoxe logique et reprennent à leur compte les mots d’Albert Einstein « J’ignore la nature des armes qu’on utilisera pour la prochaine guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres ».