En Pire (Vincent Bonnefille, Nicolas Gimbert, Charles Mounios) et Valéry Poulet, Sarah Trouche, Gilivanka Kedzior & Barbara Friedman (Red Bind), Dorota Kleszcz, City Dragon, Yu Chen Ni, Excertcitare, Flesh World, Travis Kerschen, …
Résurgences 5
Performances et arts éphémères
De 20h à minuit, l’événement propose une expérience collective où les formes performatives et sonores se répondent dans un voyage initiatique, métaphorique et spatio-temporel. Le public est invité à venir partager et faire exister ce moment. L’espace de Plateforme sera configuré pour alterner les projets d’une dizaine d’artistes, ainsi que pour ménager des zones de repos et de discussion. Le bar sera ouvert tout au long de la nuit pour servir des encas et des boissons.
Près de cinquante ans après l’apparition de la performance en tant que pratique artistique nouvelle, sa vitalité ne cesse d’étonner les observateurs. Après avoir survécu aux redéfinitions postmodernistes, la performance déroute toujours, tant par sa résistance à tout exercice théorico-descriptif que par sa surprenante capacité d’hybridation avec les domaines les plus récents (performance interactive, vidéoperformance, performance en réseau…).
L’importance de la performance aujourd’hui est confirmée par l’intérêt croissant des jeunes générations d’artistes exerçant dans les pays occidentaux et par une formidable expansion du domaine dans les pays de l’Est, en Asie et en Amérique Latine.
Déjà à ses débuts, par la coprésence non-médiatisée de l’artiste et de participants dans l’espace-temps réel, la performance procurait à ses protagonistes une intensité du vécu inatteignable dans les formes dites «classique» de l’exercice artistique.
Aujourd’hui, à une époque de dématérialisation et de virtualisation de l’expérience humaine, le corps dans l’espace réel reste plus que jamais une constante étonnante de l’expérience esthétique. L’actualité du temps et la matérialité de l’espace de la performance engagent le corps même des protagonistes et provoquent en eux un état de «supra-conductibilité» cognitive, révélée maintes fois par l’incroyable permanence des souvenirs liés aux détails des actions vécues dans le contexte de la performance.
Cette intensité du vécu dans l’espace-temps réel intéresse au plus haut degré à la fois les acteurs de la scène culturelle (institutions, galeries, associations, écoles d’art) et la toute récente recherche scientifique menée au carrefour de la neuro-esthétique et des sciences cognitives. En témoigne en France l’actualité de la pratique, puissamment relancée par la création de nouveaux festivals et lieux de performance à rayonnement international, ainsi qu’une série de projets de recherches menés dans le cadre du CNRS, en prolongement de l’expérience initiée avec des artistes de performance par Nelson Goodman à Harvard Université en 1967.
Le collectif L’entreprise apporte sa contribution au débat en proposant un événement périodique consacré à la pratique de la performance, dans son espace «Plateforme».