Le 15 et 16 mars 2011, l’Unesco célébrera les 40 ans d’un texte fondateur, la Convention du 14 novembre 1970. Loin de faire consensus, ce texte — notamment le volet appelé Convention Unidroit — n’a pas été ratifié par de nombreux États, dont la France.
La possible présence de Zahi Hawass, ministre égyptien des antiquités, à cette manifestation met de l’eau sur le feu. Depuis plusieurs années, celui-ci mène en effet une propagande contre les musées occidentaux et réclame le retour d’une trentaine de pièces d’art dans leurs pays d’origine. Toutes sont énumérées dans un document de sa création, la «Wish List», que d’autres pays comme la Syrie, la Libye et le Nigeria ont signé. Selon lui, «le patrimoine culturel appartient à son pays d’origine et cette propriété est inextinguible», ce qui signifierait qu’un bien pourrait être restitué même s’il a été exporté dans la légalité (Art Clair, 4 mars 2011).
En parallèle, un ouvrage scientifique sur la question des restitutions d’œuvres d’art vient de paraître. Les auteurs, Corinne Hershkovitch et Didier Rykner, invitent à la prudence. Ils proposent des solutions autres que juridiques, notamment le prêt temporaire et l’indemnisation (Le Monde, 23 fév. 2011). Ils fustigent une tendance qui menace de se développer, la «restitution politique». Celle des manuscrits coréens orchestrée par Nicolas Sarkozy en est un bon exemple. Enfin, ils abondent dans le sens d’une priorité de la conservation du patrimoine sur l’éthique.
En effet, dans le cas des pays en guerre, qui voient leurs musées et leurs sites archéologiques pillés comme au Caire, comment envisager sérieusement le retour de pièces d’art?
Lire sur paris-art.com:
— Un texte sur les manuscrits restitués à la Corée
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