Lasha Babuadze, Ana Chaduneli, Tamar Chaduneli, Elene Gabrichidze, Giorgi Maghradze, Maja Malinowska, Mariam Natroshvili, Detu Jintcharadze, Khatia Tchokhonelidze, Vakhtang Urushadze
Response: Abilities
La Villa Arson invite dans son centre d’art une dizaine d’artistes géorgiens issus du Master Program du Center of Contemporary Art de Tbilissi, à réaliser une exposition. La commissaire, Katharina Stadler, et les artistes ont choisi de placer ce projet sous le signe de la responsabilité individuelle et collective d’où ce titre qui sonne comme un jeu de mots entre la «réponse» faite à une invitation et «l’aptitude» à y répondre.
Le CCA de Tbilissi a ouvert ses portes à l’automne 2010 dans un contexte politique incertain, il réunit chaque année une vingtaine d’artistes qui, pendant un an, vivent et travaillent en communauté. Les pensées et les pratiques se croisent dans l’expérience et le partage. Le CCA dispose donc d’une double entité: lieu de production et de diffusion, mais aussi structure de transmission et d’enseignement dont un Informal Master Program.
Cette année ces jeunes diplômés ont été invités à produire une exposition à la Villa Arson, sous la coordination de Katharina Stadler, elle même artiste et intervenante au CCA. Le groupe de travail a choisi de placer ce projet sous le signe de la responsabilité individuelle et collective. Il s’agit de mettre à plat les différentes strates (une dizaine au total) qui ont œuvré, depuis novembre 2012, à l’élaboration de l’exposition.
Comment une exposition peut refléter une forme tout en évoquant toutes les hypothèses qui l’ont précédée?
Ce sera donc l’occasion de révéler les méthodes de travail du CCA qui se veulent non autoritaires et communautaires, mais qui imposent néanmoins de véritables exigences auprès des artistes qui les suivent. Repenser l’académie engendre souvent de nouvelles académies. Il s’agit aussi de produire une exposition avec une économie de moyens ad minima.
Cette contrainte est avant tout liée à la réalité des budgets, mais également à la volonté des artistes invités de ne pas jouer la carte de l’invitation trop «structurée» et donc prévisible. Leur exposition doit refléter l’enseignement, les modes de production et l’économie qui leur sont propres. Tout sera produit sur place de manière expérimentale dans «l’aptitude» (ability) à se débrouiller avec ce qu’il est possible de faire. La Villa Arson met à leur disposition ses ateliers et sa force de production. Le territoire de la Côte d’Azur devient également une véritable source d’inspiration en termes de matières, de matériaux et de réservoirs de formes.
Enfin, les artistes ont souhaité profiter de leur séjour sur place pour rencontrer les étudiants de la Villa Arson, les enseignants et les résidents, ainsi que les artistes exposés au même moment au centre d’art. Le temps de montage de l’exposition a été envisagé comme une plateforme d’échange entre plusieurs communautés qui se croisent au sein de l’établissement.
L’objectif est d’éviter la figure imposée de l’autre, ce conformisme de l’altérité qui ignore souvent les réalités locales de l’accueillant au profit de l’exotisme de l’invité. La «responsabilité» est donc abordée ici entre les fonctions «d’interaction» entre les artistes qui composent l’exposition, mais aussi de «réaction» face à une invitation.
Commissaire: Katharina Stadler
Vernissage
Samedi 23 novembre 2013