La Galerie présente la première exposition monographique parisienne de l’artiste suisse Michael Biberstein intitulée « Résonance du silence » comprenant une dizaine de peintures et une douzaine d’œuvres sur papier de 1983 à 2009 ainsi qu’une installation sonore réalisée par l’artiste pour l’exposition.
Les peintures de Michael Biberstein parlent d’espaces plutôt que de paysages concrets. Elles prennent leur source dans la peinture paysagiste traditionnelle occidentale – évoquant les paysages de Vernet, Caspar David Friedrich, Turner et Monet tout autant que certaines peintures paysagistes orientales au fil des dynasties chinoises.
Ces œuvres sont des «machines à voir», les paysages d’un moment défini pour une vision intemporelle et la sensation spécifique d’un espace infini, indiquant la présence d’une existence au-delà de notre espace physique.
Elles sont à la fois des peintures cosmologiques situées en dehors de tout contexte d’espace et de temps que les paysages intérieurs de nos sensations et de nos pensées, permettant d’aborder des questions métaphysiques dont il est impossible de parler ; l’absence de contours peut évoquer la forme, le flux de couleurs est constamment changeant selon la lumière ambiante, semblant tantôt vibrer à la surface de la toile tantôt émaner des fines couches successives d’acrylique, telles des gammes chromatiques.
L’atmosphère des toiles, jouant tantôt son rôle d’attraction tantôt celui d’expansion, nous place au sein d’un espace où le physique et le temporel nous dépasse ; il n’est donc pas étonnant que le titre des Å“uvres aient à voir avec des termes physiques et électrodynamiques tels que Planeurs, Attracteurs, Compresseurs, Accélérateurs, le Grand Vide, etc…
Depuis l’origine, Michael Biberstein développe ses recherches sur l’espace et la couleur de manière scientifique ; ses espaces picturaux s’assimilent plus à des architectures qu’à des paysages – compte-tenu de leurs grands formats – lui permettant ainsi d’explorer les effets perceptifs et physiologiques que la couleur et la forme ont sur l’observateur.
Ses recherches sur la perception de la couleur et l’utilisation de la lumière mènent à ces espaces-couleurs où les tons, fondus les uns dans les autres, engendrent l’effet visuel d’une respiration chromatique et provoquent une impression sur l’observateur.
Ces expérimentations sur la couleur, la lumière et la forme le rapprochent de l’artiste James Turrell et il n’est pas étonnant de savoir que le collectionneur Donald Hess qui consacre actuellement un musée personnel à Turrell à Estancia Colomé en Argentine a également prévu l’ouverture d’un musée pour Michael Biberstein en 2010/2011.
L’installation sonore réalisée par Michael Biberstein pour cette exposition n’est pas une illustration acoustique des peintures mais contribue à renforcer et accentuer certains aspects de son travail.
L’exposition est accompagnée d’un catalogue bilingue français/anglais avec un texte d’introduction de Véronique Jaeger ainsi qu’un entretien de l’artiste réalisé par Doris von Drathen ; reproductions en couleurs d’une vingtaine de peintures et œuvres sur papier ainsi qu’une biographie et bibliographie complètes de Michael Biberstein.