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Réparations

28 Avr - 06 Août 2017

L’exposition « Réparations » au FRAC Centre-Val de Loire, à Orléans, explore la notion de réparation à travers quatre installations de Kader Attia et des œuvres d’artistes et d’architectes issues de la collection du FRAC.

L’exposition « Réparations » au Fonds régional d’art contemporain Centre-Val de Loire, à Orléans, propose un dialogue autour de la notion de réparation entre quatre installations de Kader Attia et plusieurs Å“uvres d’artistes et d’architectes issues de la collection du FRAC.

« Réparations » : renouvellement ou retour à l’état initial ?

Quatre œuvres de Kader Attia rythment le parcours : Mimesis as Resistance, Independance Tchao, Measure and Control, réalisées en 2013, et Arab Spring, réalisée en 2014. Autant d’installations qui ont pour thème central la réparation, vu à travers deux prismes dont Kader Attia met en lumière l’opposition et explore les frictions : celui de l’Europe et celui des pays non occidentaux.

En effet, si dans les cultures traditionnelles, la réparation est un processus de renouvellement qui garde visible la trace de l’altération et qui éloigne définitivement l’objet de sa forme initiale, dans la société occidentale moderne, elle est au contraire synonyme d’effacement de la cassure et de retour à l’état originel de l’objet.

Kader Attia explore la réparation en Europe et hors de l’Occident

L’exposition s’ouvre avec l’installation Indépendance Tchao de Kader Attia, à laquelle répond celle intitulée Ecosystéma de Miguel Palma. Cette dernière, réalisée en 1995 par l’artiste portugais, est une machine formant un écosystème vain : absorbant et rejetant de la poussière selon un cycle infini, elle est reliée à un monde fermé sur lui-même et n’alimente aucune vie. A travers ce dispositif, Miguel Palma soulève la question de la pollution, des cycles et des recyclages et des tensions entre l’environnement et l’être humain et l’industrie. L’installation de Kader Attia, une colonne de casiers de bureau à l’envers, vides et rouillés surmontés des mots « Hôtel Indépendence » illustre quant à elle la désillusion qui a succédé aux rêves indépendantistes des années 1960.

Le parcours s’organise ensuite en îlots renvoyant diverses images de destruction et reconstruction. Les œuvres architecturales de Shigeru Ban et de Tadashi Kawamata font preuve de mimétisme : la fragilité des premières épouse celle du monde tandis que l’aspect précaire des secondes les confond avec leur environnement immédiat.

Daniel Buren, Tadashi Kawamata
, Daniel Libeskind
, Bernd et Hilla Becher, de la destruction à la réparation

Les maquettes Berlin City Edge, Bauausstellung Site Model et Projection Psycho-Cybernétique de Berlin mettent en œuvre une réparation en forme de renouvellement à travers le projet de l’architecte Daniel Libeskind en 1987 et 1988 dans un quartier de Berlin détruit pendant la guerre et demeuré en friche depuis. La démarche de Daniel Buren aménageant la cour du Palais Royal à Paris en 1986 vise à opérer une entaille dans l’architecture classique du lieu pour à la fois la déformer, la reverser et en dévoiler les fondations.

Les photographies de Bernd et Hilla Becher offrent un panorama des vestiges de la société industrielle et les photomontages d’Alina Slesinska et d’Eustachy Kossakowski invitent à s’éloigner de l’idéologie moderniste. En fin de parcours, la vaste installation Arab Spring, réalisée par Kader Attia en 2014 met en scène un art devenu destruction.

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