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René Sultra, Maria Barthélémy

René Sultra et Maria Barthélémy présentent Hiatus 2.0, un travail photographique, numérique et social, qui présente les prises de vues du chantier lié au prolongement de la Ligne 12 du métro parisien. Les images d’ouvriers en travail, de conducteurs d’engins, de coffreurs, de mineurs, nous plonge dans l’univers du dessous et livrent l’intime de ces bâtisseurs de l’ombre.

À l’occasion de la Nuit Blanche qui aura lieu le 3 octobre 2009, René Sultra et Maria Barthélémy présentent Hiatus 2.0, un travail photographique, numérique et social, qui présente les prises de vues du chantier lié au prolongement de la Ligne 12 du métro parisien. Les images d’ouvriers en travail, de conducteurs d’engins, de coffreurs, de mineurs, nous plonge dans l’univers du dessous et livrent l’intime de ces bâtisseurs de l’ombre.
Plongés dans le noir des sous-sol parisiens, René Sultra et Maria Barthélémy ont capté au plus près les expressions et les visages de ces hommes. À la manière d’un archéologue, René Sultra s’est rendu plusieurs fois par mois sur le terrain, ou plutôt sous le terrain, et a vécu avec les travailleurs pour éprouver les phases du chantier.
Vastes carrières dans lesquelles la poussière bouche toute visibilité, ferraillages, coffrages, les techniques de construction et les différents corps de métiers apparaissent concrètement.

Avant d’intervenir sur la ligne 12 du métro, vous avez entamé le projet Pali (2008-2012), qui est un projet photographique et graphique rendant compte de l’évolution du chantier de la ligne 4 du métro parisien…
René Sultra. Nous avons pensé dès le départ que l’art contemporain, les travaux publics et les transports en commun avaient des points de convergence. Ce trois manières de s’espacer, c’est-à-dire de se déplacer, de communiquer, de travailler sur soi, sur le nous.
Je suis très admiratif du cadre technique du chantier et de la manière dont chaque travailleur donne une dimension humaine à ce chantier.

Le chantier devient un territoire intime, mais cela suppose que vous y trouviez votre place…
René Sultra. Absolument. Pour cela, par exemple, je photographie sans viser. Je ne cherche pas à voir, mais seulement à être attiré par les gens qui travaillent et qui petit à petit m’adoptent. Ils me permettent ainsi de faire des images, des séquences d’images, sans brutalité et sans que j’ai le sentiment de les voir à distance.
Ensuite, une construction est nécessaire pour traduire leur situation, celle du chantier, celle du public, et pour faire éprouver l’en-dessous — des lieux très confinés, des carrières d’un mètre cinquante de haut fortement humides, qui vont être murées. A ces étapes sont associés des désirs qui font des images, qui vont être digérées jusqu’à faire une chose particulière…

Et c’est à ce moment-là que Maria Barthélémy intervient ?
René Sultra. Oui, Maria digère ces images et les construit selon une logique qui consiste à montrer le dessous-dessus à travers une grille qui est la nôtre. Les contraintes sont très fortes. Il ne s’agit pas de monter une exposition d’art contemporain, mais de concevoir sur des palissades une adresse à un large public.
L’agencement du «nous» se décline en trois niveaux: celui du reportage, celui de la fluidité du continuum des images les unes à côté des autres sur la palissade de 165 mètres, puis celui de la mire graphique vidéo et des formes 3d qui miroitent l’endroit où les gens regardent la palissade.
Montrer le dessus-dessous se combine à la manière de s’adresser aux gens: vous nous regardez et vous voyez d’où vous nous regardez. C’est une façon de faire des liens à la fois optiques et très humains. Les gens qui regardent sont les habitants de Montrouge qu’il faut ni violenter, ni faire du sensationne.

Les photos évoluent avec le chantier, combien de temps avez-vous passé sous terre ?
René Sultra. Chaque visite dure entre trois et cinq heures, et j’en ai fait cinquante.

Vous rentrez pleinement sur le périmètre de travail, la zone quotidienne des travailleurs ?
René Sultra. Oui, et il est incroyable de constater combien le chantier combine les notions d’espace privé et d’espace intime. Je rentre sur leur périmètre, je suis chez eux. Cela est très intense.

À l’occasion de la Nuit Blanche du 3 octobre 2009, vous présenterez Hiatus 2.0, projet qui donne à voir les phases du chantier de la ligne 12 du métro. Des personnes porteront des chasubles sur lesquelles un logo sera imprimé, et les passants, en photographiant ce logo à l’aide de leur téléphone portable, auront accès à des images, des films des travaux ainsi qu’à une conférence de Bernard Stiegler.
René Sultra. Oui c’est en partenariat avec le lieu dédié à l’art contemporain Synesthésie que nous avons développé ce projet Nuit Blanche. On assistera donc près de la future station Pont de Stains, à la projection d’une conférence de Bernard Stiegler, intitulée Ars Industrialis, dont le contenu oral sera retranscrit en texte imprimé puis encodé grâce à Jaxo Systems en «code barres 2D» (Datamatrix).
Il s’agit d’un projet qui contrairement à Pali ne s’inscrit pas sur une longue durée, mais sur un temps donné. Les hommes et femmes qui porteront ces chasubles deviendront de véritables plates-formes Internet.

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