Marti Anson, Botto e Bruno, Valery Chtak, Gintaras Didziapetris, Ditomprizulike, Dran, Veronica Gomez, Kevin Hunt, Takehirio Likawa, Armand Jalut, Magalie Lefebvre, Elodie Lesourd, Nadia Lichtig, Charles Lopez, Laurina Paperina, Ludovic Paquelier, Bettina Samson, Kuang Yu Tsui, Ozlem Uzun, Ji Zhou
Rendez-vous 09
Exposition de vingt artistes de nationalité différente, «Rendez-vous 09» ne repose sur aucun choix thématique particulier et révèle l’étendue et l’hétérogénéité de la création artistique actuelle, tant du point de vue des sujets abordés que des médiums utilisés.
Polymorphe et pluridisciplinaire, cette exposition traduit la variété de l’art contemporain, et son impossible réduction à quelques traits communs.
Botto e Bruno orientent leur travail sur les espaces en friche condamnés à l’indifférence et à l’oubli. La Ville ouverte est une reconstitution en un trompe-l’œil monumental d’un terrain vague sur un papier peint recouvrant la totalité de la verrière d’entrée de l’Institut d’art contemporain.
Dans le prolongement du travail de Bernd et Hilla Becker qui photographiaient l’univers industriel, pour en dresser un inventaire et une mémoire, Botto e Bruno mettent en lumière des espaces laissés dans l’ombre de l’invisibilité.
A l’opposé de ces espaces vastes, l’artiste argentine Veronica Gomez de pénètre dans l’univers de l’intime. Isolé au centre de l’Institut, The Impossible Appointment relate l’histoire d’un rendez-vous amoureux suggéré par de nombreux indices répartis dans une chambre reconstituée.
Dans l’ambiance d’une lumière tamisée et d’une musique mélancolique d’Eric Satie, on est conduit à s’abandonner à la curiosité du détail. Un bureau sur lequel sont disposés de nombreux tickets de bus et un mot le romantique des traboules lyonnaises, des croquis accrochés au mur, un lit défait sur lequel repose un carnet de dessins entrouvert: autant d’éléments qui donne l’envie de jouer au détective.
L’œuvre de Veronica Gomez invite plus qu’elle n’impose et fait du spectateur un agent de sa création.
L’Å“uvre de l’artiste français Dran se situe plutôt dans la veine sarcastique et ironique de l’art contemporain.
Par le dessin, Dran cherche à révéler la partie latente qui se cache derrière l’aspect manifeste des choses. De manière ludique et caustique, par un réalisme cru, il désacralise la terminologie lénifiante de la société marchande.
Sur une série de cartons de conditionnement portant des indications telles que «Lave-vitres», «Made in Italy», «Ne pas renverser», etc., il tente par le dessin d’extraire une réalité humoristique, critique, et même politique.
Ainsi derrière Poids net 800 grs se cache un enfant africain dont la maigreur témoigne de la malnutrition. Sur un ton plus léger, une tête de porc et un mouton viennent accompagner l’inscription «Porcelaine». Tandis que la firme «Marlboro» est associée à son cowboy emblématique atteint du cancer du poumon.
L’unité de l’art contemporain, si elle a jamais existé, est désormais abolie. La diversité et sa singularité est devenu la règle. «Rendez-vous 09» traduit cette multiplicité de pratiques et de postures, au risque de manquer une compréhension plus globale de l’art d’aujourd’hui.
critique
Rendez-vous 09