Gaëlle Bourges
Rencontres Chorégraphiques. Le Verrou (figure de fantaisie attribuée à tort à Fragonard)
La peinture occidentale ne nous habite-t-elle pas autant que les thèses de Freud, que l’iconographie de la presse populaire, du cinéma, d’internet, que l’infra-langage des discours politiques, médicaux, législatifs, que la crise…?
L’arsenal qui organise, informe, régule ce qui nous constitue est une machine difficile à arrêter, et pourtant quelque chose de nous résiste dans un «à côté» de la représentation: les rapports à l’autre, qui passent aussi par du sexuel, vivent dans une part de «non-représenté».
Le Verrou s’ouvre sur la reconstitution du tableau éponyme de Fragonard, peint à la fin des années 1770, et mêle histoire de l’art officielle tout comme histoires d’art fictionnelles, réminiscences du siècle des Lumières et balbutiements romantiques, libertinage imagé et atmosphère pré-révolutionnaire, performances physiques sur lit et performances discursives à table.
En tirant simultanément le fil du pictural, du sexuel, du fantasmatique, de l’historique, on a de fortes chances de tomber sur un os: c’est exactement ça que la pièce cherche. L’os.
Conception, chorégraphie: Gaëlle Bourges
Interprètes: Gaëlle Bourges, Marianne Chargois, Gaspard Delanoë, Alice Roland
Texte coécrit par Gaëlle Bourges, Marianne Chargois, Gaspard Delanoë, Alice Roland
Son: Stéphane Monteiro
Lumières: Abigail Fowler.