Ula Sickle
Rencontres Chorégraphiques. Kinshasa Electric
Création
Depuis 2008, Ula Sickle a fait de fréquents voyages en République démocratique du Congo. Elle en a ramené deux solos, Solid Gold et Jolie. Le premier s’intéressait aux racines du hip-hop et s’employait à rendre visible son origine. Le second se penchait sur la manière dont une danseuse congolaise pouvait s’approprier une forme contemporaine à partir de danses populaires.
Avec Kinshasa Electric, Ula Sickle poursuit cette démarche consistant à chercher les points de passages entre les cultures. Elle a donc choisi de travailler une nouvelle fois en étroite collaboration avec trois interprètes de Kinshasa. Ensemble, ils explorent les danses les plus populaires du moment, prenant comme point de départ la scène locale, que ce soit celle des concerts ou celle des boîtes de nuit, là où s’invente et se réinvente la danse.
Armés de micros et contrôlant la lumière comme le niveau sonore, les danseurs utilisent la scène comme un espace où présenter, libérer et réinventer leurs visions du présent et du futur. Pour concocter la bande-son, la chorégraphe a fait appel à Daniela Bershan, alias Baba Electronica, DJ israélo-allemande qui apporte avec elle un grand échantillon de musique locale et de rythmes internationaux, afin de les mixer avec les voix live. En outre, pour chaque tournée, un artiste local sera invité pour une courte intervention scénique.
Dans ce travail, centré sur les danses contemporaines populaires, Ula Sickle et les interprètes cherchent la relation entre une voix collective et une voix individuelle, entre ce qui relève du global et ce qui ressort du local.
Comme dans ces précédents solos, plutôt que de se focaliser sur la distance qui sépare Kinshasa de Paris, ou celle qu’il y a entre l’Afrique et le reste du monde, Kinshasa Electric s’intéresse aux multiples connections et aux échanges possibles dans un contexte globalisé, qu’ils soient d’ordre culturel (la danse, l’art, la musique) ou commercial (les images médiatiques, la mode, les échanges de biens…). En partant d’une approche formelle et chorégraphique, la pièce observe et souligne les frontières floues entre ici et là -bas, entre la culture populaire et la culture savante, entre l’art et le commerce, l’authenticité et l’opportunisme. Elle cherche ainsi ce qui rassemble plutôt que ce qui divise, ce qui préserve les différences plutôt que ce qui les fond dans une masse uniforme.