Rencontres avec Uccello, Grünewald, Munch, Beuys par Sarkis Zabunyan
Dans le cadre de l’Année de l’Arménie, le Louvre invite l’artiste Sarkis, né à Istanbul et d’origine arménienne. Son projet, sous forme d’installation, est une réflexion sur l’espace et le temps. Il convoque, par le biais de la vidéotransmission et de la photographie, les quatre œuvres qui ont le plus compté dans sa vie d’artiste : La Bataille de San Romano d’Uccello au musée du Louvre, Le Retable d’Issenheim de Mathias Grünewald au musée de Colmar, Le Werkkomplex de Joseph Beuys au musée de Darmstadt et Le Cri de Munch au Musée national d’Oslo.
Les trois premières œuvres sont filmées dans leurs musées respectifs et projetées en direct au Louvre sur trois grands écrans. Le Cri de Munch est représenté par une photographie. A leur pied sont présentés une œuvre de l’artiste (sculpture ou œuvre vidéo) et, à côté, des «cartels» constitués par des œuvres du département des Objets d’art du musée et des verres de Patrick Neu.
En hommage à ces chefs-d’œuvre, Sarkis présente quatre œuvres de sa production. Ainsi, une longue caisse en bois dorée, remplie de bandes magnétiques d’enregistrements musicaux (Wagner, Schoenberg, Webern, Berg) et de néons cassés (provenant de l’installation pour le bicentenaire de la Révolution française à Valmy en 1989), est installée devant La Bataille de San Romano d’Uccello. Au commencement, le toucher, installation composée de six écrans disposés en croix et précédemment exposée à Colmar, s’inspire directement du célèbre retable. Un second film, œuvre conçue pour cette exposition et intitulée Au commencement, l’oeil de Munch, fait écho à la peinture du Cri. Enfin, les rayonnages remplis de feutres colorés de l’étagère, Sommeil abandonné coloré, dialoguent avec le Werkkomplex de Joseph Beuys, seule installation réalisée par Beuys lui-même.
À chacun de ces quatre ensembles correspond «un cartel», soit une ou plusieurs œuvres du département des Objets d’art du Louvre, choisies par l’artiste, et présentées sous vitrines: un médaillon byzantin représentant une crucifixion pour le Grünewald, un carreau de revêtement syrien en verre doré et un autel portatif de Rhénanie pour le Beuys, un cavalier en bronze pour le Uccello, et un ange en buste pour le Munch. Deux verres gravés sur fumée de l’artiste contemporain Patrick Neu représentant en miniature les deux autres versions de La Bataille de San Romano (Londres, Florence), seront présentés avec le cavalier. Sarkis réalise ainsi avec les moyens de la technologie un musée virtuel inédit qui met en scène les thèmes privilégiés de son œuvre – la mémoire et l’énergie – et qui permet de réunir les chefs-d’œuvre de l’art de tous les lieux et de tous les temps.
Article sur l’exposition
Nous vous invitons à lire l’article rédigé par Julia Peker sur cette exposition, en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Rencontres avec Ucello, Grünewald, Munch, Beuys