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Rencontre entre Mark Cohen et Vince Aletti

16 Nov - 16 Nov 2013
Vernissage le 16 Nov 2013

Il y a une énergie brute, enragée dans le travail de Mark Cohen qui semble presque désespérée, voire menaçante. Son appareil, tenu à bout de bras, surgit si près de ses sujets qu’il taille les corps par des plans serrés de genoux, de cous, de torses nus, de poings fermés. Même ses natures mortes paraissent fragiles, instables.

Mark Cohen
Rencontre entre Mark Cohen et Vince Aletti

«Il y a une énergie brute, enragée dans le travail de Mark Cohen qui semble presque désespérée, voire menaçante. Son appareil, tenu à bout de bras, surgit si près de ses sujets qu’il taille les corps par des plans serrés de genoux, de cous, de torses nus, de poings fermés. Même ses natures mortes paraissent fragiles, instables. Cette cuillère, cette carte à jouer, ce pain blanc, cette neige sale, pourquoi nous sont-ils si étrangers? À l’instar de Luis Buñuel et de David Lynch, Cohen voit un monde qui ne tourne pas rond. Chez lui, la réalité quotidienne se révèle incertaine et les objets les plus ordinaires, inquiétants.

Et puis il y a Wilkes-Barre, autrefois prospère ville minière de Pennsylvanie. Cohen est ici chez lui, dans cette ville qui périclite à petit feu et à laquelle il tend un miroir déformant. Il aime l’idée que le travail d’un photographe puisse parfois définir une ville: le Paris d’Atget, le Prague de Sudek, le New York de Klein. Pourtant, ce n’est pas ce qu’il cherche. Son Wilkes-Barre ne documente pas une Amérique urbaine en déclin (même si certaines images peuvent être interprétées de cette façon), c’est un paysage mental, une abstraction. D’autant plus saisissante qu’elle possède indéniablement un caractère onirique. (…) Il sait bien qu’il y a quelque chose de perturbant dans ses images. Il est trop près, beaucoup trop près, mais c’est justement cela qui est passionnant dans son travail. Ses images ne nous laissent aucun répit, aucune certitude. Devant elles, comment prétendre que nous savons ce que nous faisons ici ? Comme Mark Cohen, nous sommes bien en terrain connu, et pourtant nous demeurons toujours étrangers sur une terre étrangère.»

Vince Aletti, août 2013

Accès
Samedi 16 novembre 2013 à 11h
Accès à la conférence et à l’exposition tarifé à 5 euros.
Pour confirmer votre présence: contact@le-bal.fr

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