Vincent Ganivet
Rencontre avec Vincent Ganivet
À l’occasion d’un partenariat entre le Château de la Mercerie et le Frac Poitou-Charentes, l’artiste Vincent Ganivet est intervenu l’été dernier sur la façade.
Possédant déjà l’une de ses sculptures (Roue) depuis 2008, la collection du Frac s’enrichit cette année d’une nouvelle acquisition de l’artiste: Green nesting, une gravure sur bois qui témoigne du projet réalisé à la Mercerie.
L’an passé, une collaboration entre la commune de Magnac-Lavalette (16) et le Frac Poitou-Charentes avait initié la production d’une œuvre de Vincent Ganivet pour le site du Château de la Mercerie.
Au début du siècle dernier les frères Réthoré avaient déjà tenté de transformer le château de La Mercerie en un «Petit Versailles charentais». Mais après de nombreuses années de chantier, ils ont constaté qu’ils n’avaient pas les moyens d’achever cette petite folie d’architecture de type renaissant.
Abandonné dans les années 1970, il ne reste de ce projet qu’une gigantesque façade de 220 mètres qui traverse le paysage. Lorsque la commune de Magnac-Lavalette-Villars a fait part au Frac Poitou-Charentes de son ambition d’inscrire de l’art contemporain dans son programme, l’idée est venue de faire appel à un artiste bâtisseur pour intervenir sur cette architecture.
Vincent Ganivet s’est distingué ces dernières années par des sculptures de parpaings, qui par des jeux de tension, forment des arches en tout genres (chenilles, roues, croisées d’ogives etc.). Quelque soient les formes déclinées, l’équilibre y est toujours précaire et virtuose.
Son matériau de prédilection, le bloc de béton, se présente comme une matière première peu onéreuse, facile à manipuler. Normalement conçu pour monter des murs droits et être masqué, l’artiste le détourne à partir de savoir-faire inspirés de l’architecture, de l’ingénierie et des mathématiques.
La technique de Vincent Ganivet s’est développée au fil des années, devenant de plus en plus technique. Plus complexes et plus précis qu’auparavant, les gabarits utilisés sont désormais découpés à l’aide d’une défonceuse à commande numérique construite par l’artiste. Green nesting (2013) est la première gravure produite à l’aide de cet outil. Elle regroupe l’ensemble des profils des gabarits qui ont servi à la production du projet du Château de la Mercerie et des deux autres installations réalisées au cours de l’été 2013.
Toutefois, c’est avant tout l’empirisme du jeu de l’expérimentation qui dicte l’évolution des formes chez Vincent Ganivet.
«Ce qui m’intéresse c’est la mise-en-œuvre. J’aime détourner les objets quotidiens de leur fonction initiale, les mettre de travers. Émerveiller, mais avec souci d’accessibilité, d’efficacité.»
Vincent Ganivet
Pour le château de La Mercerie, Vincent Ganivet a conçu Moucharabieh, un projet de d’arcades de parpaings, qui viennent briser le rythme des baies de la façade.
Deux générations de projets se trouvent désormais réunis formant un ensemble aussi spectaculaire que dérisoire.
Entrée libre. Frac Poitou-Charentes, 63 boulevard Besson Bey à Angoulême.
Rencontre
Lundi 27 janvier 2014 Ã 18h30