Musa paradisiaca
Alma-Bluco
En 2011, Eduardo Guerra et Miguel Ferrao, les deux artistes qui composent Musa paradisiaca rencontrent Tomé Coelho, un sculpteur sur bois, sur l’île de Sao-Tomé (Sao-Tomé-et-Principe), un archipel situé au large de l’Afrique de l’Ouest. En 2012, ils ont commencent à travailler avec lui à partir d’influences communes, en échangeant des mots pour des objets, et des objets pour des mots («How to catch a fugitive?», 2013). En 2015, Tomé Coelho déménage à Lisbonne et le duo portugais continue sa collaboration au sein de son atelier avec Tomé Coelho.
Pour son exposition «Alma-Bluco» au Crac Alsace, à Altkirch, Musa paradisiaca a sélectionné cinq troncs d’arbres, qu’il coiffe de têtes anthropomorphes en colle animale. «La découverte de leurs formes résulte d’un processus de recherche intense autour, non seulement des qualités de ces entités mais aussi de leurs nécessités individuelles d’exister comme des choses vivantes», relatent les deux artistes. Tomé Coelho a soigneusement nettoyé les zones pourries du bois pour en révéler ses formes inaccessibles. «Au lieu d’obliger ces troncs d’arbres à être quelque chose, nous devions peu à peu accepter qu’ils devenaient quelque chose de leur propre gré. Ces portraits sont aussi le résultat d’un dialogue constant. Faire ces sculptures consistait d’abord à parler d’elles.»