L’exposition « Spiritualigraphies » à la galerie marseillaise du Tableau présente de récents dessins de Renaud Patard inspirés par les captations satellites de la Terre.
Des dessins de Renaud Patard inspirés par les captations satellites d’édifices religieux
Les dessins au crayon de bois sur papier de Renaud Patard ont pour source les images de la planète prises par les satellites qui gravitent autour d’elle. Parmi ces vues géographiques d’une sorte de tourisme orbital qui couvre la quasi totalité du globe, l’artiste s’est en particulier intéressé aux édifices religieux.
L’exposition déploie une fresque chronologique qui exploite l’irrégularité des images générées par les captations satellites. En effet, la réactualisation de ces images dépend des intérêts géostratégiques des territoires survolés et de leurs observateurs et adoptent donc des allures variables qui leur sont propres. La série de dessins de Renaud Patard met en scène ce décalage entre des paysages qui évoluent de plusieurs images par an et d’autres qui semblent suspendus, figés dans le temps.
Les Spiritualigraphies de Renaud Patard forment une évocation poétique des paysages intimes
Les dessins de Renaud Patard renvoient la vision de bâtiments religieux rendue parfois trouble par les contours décalés de leur version réactualisée, comme floutée par des ombres qui dansent autour d’eux. Ils s’attardent sur des formes mouvantes et tirent profit des dysfonctionnements technologiques ou des aléas météorologiques qui faussent la rigueur architecturale.
La démarche de Renaud Patard place des outils scientifiques au service d’une quête poétique et multiple : quête d’un lieu, mais aussi de soi et de l’autre. Elle crée un lien entre un archivage méthodique de territoires géographiques et édifices religieux et les paysages intimes et irréels. Ainsi les Spiritualigraphies, images de la planète vue du ciel marquées par la verticalité, constituent-elles des transitions entre la Terre et l’inconnu, entre l’homme et le divin.