À la base, il y a un stade. Un vaste espace vide, en friche, à quelques mètres de Paris. Le stade Sadi-Carnot de Pantin, entre les voies ferrées et le canal de l’Ourcq, entre la gare RER de Pantin et le métro Hoche. Un stade sans cage de buts, sans pelouse grasse, un espace en passe d’être détruit, comblé, réhabilité. Dans l’intervalle, Les Laboratoires d’Aubervilliers y installent un projet chorégraphique expérimental. Carte blanche au chorégraphe Rémy Héritier, ainsi qu’à la chercheuse en danse Léa Bosshard, L’usage du terrain y installe ses pénates du 3 avril au 29 juin. Pour trois mois de danse, de performance, de recherche et création. Un projet articulé en six moments in situ, doublés d’une exposition simultanée aux Laboratoires d’Aubervilliers. Sur site, Rémy Héritier et Léa Bosshard ont choisi d’inviter à leur tour cinq artistes, pour composer un moment de recherche performative.
L’usage du terrain de Rémy Héritier et Léa Bosshard : projet performatif in situ
Les six moments seront articulés d’après le fil conducteur thématique établi par Rémy Héritier. La trace, l’espace relatif, le témoin, le landmark et le seuil. Chaque moment donnant lieu à une période de recherche, sur place, ponctuée par une restitution, elle aussi in situ. Soient six performances, nommées publications, ouvertes à tous. L’idée de partager quelque chose avec les publics, de rendre public, étant un point important. Au programme, deux premiers temps autour de la trace. Avec, le 14 avril : Relier les traces (introduction), de Rémy Héritier. Un projet à cinq danseurs et une chercheuse, Julie Perrin, autour de la notion d’archéologie mémorielle. Pour une exploration des façons d’habiter par la danse. Suivi, le 4 mai, de : La trace, à l’usage du terrain, par Samira Ahmadi Ghotbi. Entre vidéo, écrit et dessin, avec la contribution de la chercheuse Annalisa Bertoni, pour une performance autour des trames, textuelles ou physiques.
Danser le stade Sadi-Carnot de Pantin : trace, espace relatif, témoin, landmark, seuil
Ensuite, le 11 mai : L’espace relatif, à l’usage du terrain, par Julien Berberat. Avec le chercheur Romain Bigé, pour une performance interrogeant l’environnement comme prolongation de soi-même. Puis le 25 mai : Le témoin, à l’usage du terrain, par Marcelline Delbecq. Une performance co-réalisée avec Adrien Genoudet, pour une interrogation de la figure du témoin qui n’aurait pas vu/entendu/vécu un événement. Le 15 juin : Le landmark, à l’usage du terrain, par Sébastien Roux. Avec la participation de Daniele Balit, dans une performance de spatialisation sonore et musicale. Et enfin, le 29 juin : Le seuil, à l’usage du terrain, par La Tierce. Une performance collective de construction temporaire, en guise de conclusion ouverte. Soit un programme chorégraphique collaboratif et performatif, élaboré en temps réel, sur site. Loin de l’idée d’un espace vierge à conquérir : l’ouverture d’un dialogue avec un lieu.