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Rémi Guerrin. Limons

Observateur patient des pays et des villes qu’il traverse, portraitiste de l’intime, Rémi Guerrin se montre à la fois contemplatif et descriptif. Les procédés primitifs qu’il utilise dans ses photographies lui permettent de mieux retransmettre ce qu’il ressent. Cette première monographie rassemble une soixantaine d’images, souvent au format original, accompagnées d’un texte de l’écrivain David Brunel.

Information

Présentation
Rémi Guerrin, David Brunel
Rémi Guerrin. Limons

Rémi Guerrin photographie le monde qui l’entoure avec une grande liberté. Les procédés primitifs qu’il utilise (sténopé, cyanotypes, tirages au charbon) lui permettent de rendre plus abordable, plus visible ce qu’il ressent. Observateur patient des pays tel le Vietnam et des villes qu’il traverse, portraitiste de l’intime quand il photographie ses enfants, l’artiste se montre à la fois contemplatif et descriptif. Placé dans une intensité lumineuse particulière, le moindre fragment de matière semble transfiguré par l’économie des moyens de prises de vues et les techniques anciennes avec lesquelles il réalise ses tirages uniques par contact.

L’unité du travail de Rémi Guerrin est au-delà de la forme que prennent les images. Elle réside dans la posture physique et mentale que le photographe adopte face au réel, un espace temps qui lui est propre: «La simplicité du sténopé me permet d’axer ma recherche photographique sur la mobilité et la pérennité. Je travaille alors avec un long temps de pose et une restitution lointaine. Cette technique archaïque me permet d’explorer l’image non cadrée, grâce à une chambre sténopé que j’ai construite, facilement manipulable. La durée de pose m’éloigne de la matière formelle, qui pourtant est le creuset de l’image qui s’élabore, et libère une vitalité propre à la dynamique visuelle.»

L’ouvrage rassemble une soixantaine d’images pour beaucoup au format des originaux. Un texte composé par l’écrivain David Brunel et découpé en fragments, accompagne les photographies. Il est publié à l’occasion de l’exposition «Limons» présentée au Centre régional de la photographie à Douchy-les-Mines (février-avril 2014).

«Être touché par une image veut surtout dire être arrêté par une autorité silencieuse. Ce ne sont, par exemple, pas les bancs de l’église de Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise qui incitent le regardeur à se poser assis devant L’Assomption de la Vierge du Titien, mais bien le retable lui-même (et Thomas Struth de photographier l’ensemble du lieu, église, bancs, retable, maître autel, lumière, pilastres, etc.).

Sur une échelle autre, sur un support différent, la même chose se produit parfois avec les pages tournées d’un livre d’images, l’une d’entre elles peut encourager l’arrêt du geste, la stase du voir, la pause du regard, et prier l’asseoiement (aura benjaminienne, punctum barthésien?).»
David Brunel

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