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Réinventer le musée. François Mathey, un précurseur méconnu (1953-1985)

L’action de François Mathey est souvent évoquée dans le monde de l’art, mais de façon partielle ou anecdotique, et demeure encore aujourd’hui largement méconnue du grand public. Vingt ans après sa disparition, Brigitte Gilardet retrace l’ensemble de sa carrière et de son action, qui précède et contribue directement à la naissance du Centre Pompidou.

Information

Présentation
Brigitte Gilardet
Réinventer le musée, François Mathey un précurseur méconnu (1953-1985)

François Mathey, après dix années à l’Inspection des Monuments historiques, a été conservateur puis conservateur en chef du musée des Arts décoratifs de Paris de 1953 à 1985. Son action est souvent évoquée dans le monde de l’art, mais de façon partielle ou anecdotique, elle est demeurée jusqu’à aujourd’hui relativement méconnue du grand public et peu illustrée en histoire de l’art.
Loin d’une vision partiale et partielle de son action, que conservent de lui ceux qui l’ont connu à divers moments heureux ou malheureux de son histoire, cet ouvrage retrace de façon inédite, vingt ans après sa disparition, l’ensemble de sa carrière, atypique et de son action, audacieuse et originale, qui précède et contribue directement à la naissance du Centre Pompidou.

François Mathey a marqué une génération de jeunes conservateurs, d’universitaires, de galeristes et, ou de critiques d’art, mais aussi de responsables de l’action culturelle qui se réclament encore de lui aujourd’hui. Il contribue à la construction de la chapelle de Ronchamp par Le Corbusier, à la naissance des vitraux de Manessier. Au sein de son musée, il expose le Guernica de Picasso en France en 1955, puis les œuvres de Fernand Léger, Henri Matisse et Marc Chagall, celles de Jean Dubuffet, de Cartier-Bresson, de l’école de Paris (ancienne ou nouvelle), les nouveaux réalistes (Yves Klein, César, Arman ou Raynaud), la figuration narrative, mais aussi des artistes étrangers comme Tobey, Lucio Fontana, Pascali, Francis Bacon ou David Hockney, etc.

François Mathey expose sans hiérarchie des genres tous les champs de la création (peinture, sculpture) mais aussi les nouveaux modes d’expression qui ont conquis leur légitimité comme le cinéma, la photographie, la BD ou le design. De l’avis de ceux qui ont apprécié son travail, si François Mathey n’a décidément pas été un conservateur comme les autres, il demeure un précurseur et une figure majeure du patrimoine.

«Héros de roman… En effet, rien ne prédisposait ce garçon, né pendant la Grande Guerre, à Ronchamp, une commune alors ignorée de la Haute-Saône, à évoluer plus tard dans les milieux artistiques les plus en vogue. Le père, médecin, soignait les ouvriers des mines locales et sa mère, mariée toute jeune fille à dix-sept ans, avait abandonné au loin, pour cette raison, ses aspirations de professeure de dessin de la Ville de Paris dont elle était tout juste diplômée. Élève de l’école communale où il lui arrivait d’aller en sabots, puis au lycée de Belfort, tout préparait le jeune François Mathey à un ancrage définitif dans sa région, dans une profession bien convenable.

Or, un déclic étrange entraîne un changement de trajectoire: digne fils de sa maman en la circonstance en ce qui concerne un don pour le dessin, le voici en 1936 titulaire d’un premier prix du concours général dans cette discipline, avec en prime une dotation de 1000 francs attribuée par une grande marque de crayons. La mémoire familiale nous dit que François se serait acheté à cette occasion un bon vélo. En dehors de la bicyclette, il y avait surtout la possibilité donnée au titulaire d’un premier prix de concours général, d’intégrer une classe préparatoire dans le prestigieux lycée de la capitale, Louis-Le-Grand. Ainsi, François «monte» de sa Franche-Comté natale à Paris.»
Brigitte Gilardet

Sommaire
— Avant-propos
— Chapitre I: Jeunesse et formation d’un franc-comtois
— Chapitre II: François Mathey au musée des arts décoratifs, la naissance d’un conservateur
— Chapitre III: Une politique audacieuse d’expositions temporaires
— Chapitre IV: Les années de transition (1958-1966)
— Chapitre V: François Mathey et Jean Dubuffet
— Chapitre VI: François Mathey conservateur en chef
— Chapitre VII: François Mathey et l’UCAD, aux prémices du Centre Beaubourg
— Chapitre VIII: De nouveaux horizons pour François Mathey
— Conclusion: Une fin de carrière très active
— Remerciements
— Table des illustrations
— Sources
— Bibliographie sélective
— Index

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