Communiqué de presse
Espira
ReginaÂ
L’envers du cliché.
«Une action violente et ramassée est une similitude de lyrisme: elle appelle des images surnaturelles, un sang d’images et un jet sanglant d’images aussi bien dans la tête du poète que dans celle du spectateur.» Antonin Artaud
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A l’instar des images inventées par le psychiatre Rorschach, les œuvres d’Espira sont de véritables tests pour celui qui les contemple. Peuplées de femmes aux corps de nymphes et d’oiseaux aux ailes de viandes, le souffle de la guerre, du sexe et de la violence y plane sans pour autant remettre en cause la beauté plastique des formes qui les composent. Voilà pourquoi ses œuvres peuvent êtres comparées — dans leurs structures — à ce que Nietzsche dit de la tragédie Grecque: elles donnent à voir, sous la forme d’un rêve apollinien, le fond tourmenté de nos pulsions dionysiaques.
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Que ce soit dans son œuvre Suffragette, ou bien encore dans cette autre, encore plus corrosive, intitulée Vitiligo Regina, Espira ne se contente pas de dépeindre sous forme allégorique les contradictions qui hantent notre temps — mais il invente de véritables paradoxes visuels dans lesquels l’identité des symboles qu’il interroge semble voler en éclats. L’extension du droit de vote aux femmes se superpose à l’image d’une amazone casquée couronnée d’un toupet sanglant; la reine Victoria, supposé modèle de droiture et de moralité, se transforme en un double visage de soldats arborant la carte des colonies britanniques sur leurs peaux.
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Aux clichés politiques qui voudraient faire de notre époque celle d’une parousie des droits de l’homme et de la démocratie, Espira oppose sa vision faite de vérités cachées et de contrastes violents. Mais c’est là , sans doute, ce qui fait de ses Å“uvres de véritables signes de contradiction — autrement dit, des Å“uvres dont le sens et la portée dépassent infiniment le contenu des images qui hantent l’univers édulcorée de nos sociétés de consommation.Â
Espira est né en 1974, il vit et travaille à Londres. Elevé dans une famille très stricte de l’Eglise Mormone, dans la campagne britannique, il a été éduqué dès son plus jeune âge à devenir un missionnaire de la foi. Mais il tourna progressivement le dos à la religion pour devenir un artiste autodidacte et s installe à Londres au début des années 1990.
La rencontre, au sein de son travail, entre son esthétique visionnaire et son iconographie transgressive plonge le spectateur dans un monde dangereux et apocalyptique. Son travail est considéré comme une attaque à l’humour noir et sauvage de la culture contemporaine.
Travaillant sur différents médias, Espira est largement reconnu pour ses qualités exceptionnelles en tant qu’artiste digital et en tant que peintre sur de grands formats.
Chaque pièce est une composition étonnante montrant une variété d’influences assez étendues : du quotidien à la mode, en passant par les costumes d’époque, la viande crue, les images de guerre et les rituels symboliques religieux.
Le travail d’Espira a été exposé à travers le monde dans des endroits aussi variés qu’insolites, allant de galeries d’art contemporain au légendaire club fétichiste de Londres Torture Garden.
Il vit et travaille à Londres et ses oeuvres sont régulièrement publiées dans des magazines de mode, des blogs artistiques, des magazines on-line, et des livres d’illustrations.