Séverine Hubard a trouvé dans l’élégante opulence de la Villa Beatrix une source d’inspiration à partir de la notion de « refuge » qui est le titre de son exposition, et qui résonne pour elle avec la notion de « protection ».
L’exposition se compose d’une sélection de sculptures, de vidéos, et de dessins réalisés au cours des vingt dernières années, ainsi que des installations conçues pour l’exposition. L’ensemble tisse un dialogue étrange entre tension, réconfort et légèreté dans lequel l’irrésistible charme de la maison joue un rôle majeur.
La maison, le refuge
Le charme de la villa Beatrix Enea, une maison de villégiature bâtie au tout début du XXe siècle, opère instantanément. Son architecture cossue, son jardin arboré, tout respire l’élégance, l’harmonie et la tranquillité d’un havre de paix à l’abri des agitations du monde. Séverine Hubard en a donc fait un refuge avec le Tipi, une construction pyramidale édifiée au-dessus d’une sculpture de facture classique d’Édouard Cazaux, à laquelle elle offre une protection dérisoire mais symbolique.
Dans une autre salle, Ma bibliothèque de planches décoratives se dresse, gigantesque, sur les murs, tandis qu’au centre, l’allure spartiate du Cheval de frise s’estompe sous l’effet salutaire et rassurant d’une rangée de cannes.
La Menace
Mais la menace n’est pas loin : quelque 5000 chevilles et bois d’allumage débordent d’une cheminée, s’amoncellent dans la pièce, grimpent sur les murs et l’escalier, et se propagent en une irrépressible contamination. Sur le miroir placé au-dessus de la cheminée il est écrit : « Have you got any matches ?» (Avez-vous des allumettes ?). La menace rôde…
C’est depuis le sous-sol que le feu embrase la villa, mais… dans la vidéo d’une ancienne performance de Séverine Hub.