L’exposition « Reflets » à la galerie du Tableau, à Marseille, présente une nouvelle série de photographies de Jean Madeyski qui ont pour fil rouge la notion de reÂflet.
La pratique photographique de Jean Madeyski s’articule autour de l’intime
Le thème des reflets s’inscrit dans la pratique photographique que Jean Madeyski développe depuis la fin des années 1990 autour de l’intime. Multipliant les procédés techniques, le photographe cherche à cerner les éléments secrets, cachés. A nouveau, c’est cette recherche de l’essentiel niché au plus profond de chaque chose qui a inspiré une série de clichés reposant sur les jeux de reflets qu’offrent les surfaces vitrées.
Par les reflets, deux dimensions se superposent
Chaque photographie de la série Reflets semble au premier abord être un photomontage mais résulte en réalité seulement d’une habile prise de vue qui permet de capturer à la fois les éléments se trouvant derrière une baie vitrée et ceux qui se reflètent sur elle. Ainsi se crée une double image qui transmet l’impression que deux dimensions se superposent.
Reflets et effets de miroir
Sur l’un des clichés, une femme semble marcher sur une place que l’on voit à travers une vitre, alors qu’elle ne fait que se refléter dans celle-ci. Telle une ombre, noyée dans des reflets lumineux, sa présence revêt un aspect irréel. Ailleurs, c’est une chambre à coucher qui se trouve noyée dans la végétation, une station de métro qui se dédouble par un effet de miroir ou encore des façades qui s’imbriquent les une dans les autres.
Les reflets, un moyen de regarder le monde différemment
La manipulation du réel qu’offrent les reflets est pour Jean Madeyski un moyen de regarder le monde de façon différente, pour débusquer, à travers une apparente irréalité, une réalité plus profonde. En multipliant les vues pour n’en former plus qu’une ou, au contraire, en décomposant une vue en une multitude d’autres, les reflets sont comme la réunion des multiples strates qui composent la vérité. Les surfaces vitrées ouvrent par leurs reflets des portes secrètes sur des univers d’ordinaire invisibles. Elles suggèrent un inépuisable champ de possibles.