Killofer
Récapitulation
Killoffer connaît une réputation bien établie dans l’univers de la bande dessinée. Issu de l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués Duperré, il est l’un des membres fondateurs de l’Association, maison d’édition culte dont la volonté est de dépasser le style fanzine, pour composer des oeuvres littéraires à part entière.
Dans cet esprit, la démarche de Killoffer délaisse les concepts classiques de la bande dessinée, comme ceux de série, de personnage, de récit d’aventure, pour élaborer un mode d’expression profondément personnel, que l’on retrouve dans Billet SVP ! , Géométrie dans la poussière, 676 apparitions de Killofer, Quand faut y aller, sans oublier sa contribution régulière à la revue Lapin.
Il a participé à la création des 4 opus, recueils de l’OuBaPo, Ouvroir de Bande dessiné Potentielle, dont il est membre actif depuis sa création en 1992. A la manière de l’Ouvroir de Littérature Potentielle de Raymond Queneau, ses auteurs se fixent des contraintes d’écriture et de dessin qui ont pour effet de stimuler fortement leur créativité. (Une exposition collective, intitulée «OuBaPo», a été présentée à la galerie Anne Barrault en 2003.)
Mais si ce mouvement revient à donner une certaine priorité à la narration sur le graphisme, Killofer n’en a pas pour autant sacrifié le second à la première, et sa singularité est bien de conserver toute sa valeur artistique au dessin, jusqu’au point de composer des albums entièrement muets, comme «la Clé des Champs».
Cette prééminence du graphisme ne pouvait que le conduire à consacrer son talent à d’autres domaines. Ainsi lui est-il confié des tâches d’illustration dans des journaux tels que Le Monde, Libération, La Vie, Aden. De même a-t-il réalisé des décors et costumes pour des festivals urbains. Enrichi de ces multiples expériences artistiques, le dessin de Killoffer occupe une position originale dans les recherches plastiques contemporaines.